10 bonnes raisons d’écouter Erykah Badu en 2008

-  New Amerykah Part One (4th World War), son quatrième album sorti le 26 février dernier chez Motown, est un petit chef-d’œuvre de soul/funk hybride, sans doute sa plus belle réussite à ce jour malgré quelques morceaux à tendance r’n’b légèrement en retrait. La seconde partie, Return of the Ankh, devrait paraître courant juillet.

- The Healer, produit par Madlib, vaut à lui seul le détour tant cette ode en apesanteur aux bienfaits du hip-hop, avec sa mélodie bouddhiste, ses réminiscences de chœurs africains et le chant éthéré d’Erykah, adoucie l’âme à chaque écoute. Pour le découvrir, c’est sur myspace que ça se passe.

- Dans un esprit différent, l’électro/hip-hop impressionniste de Twinkle, avec les imprécations angoissées de son inquiétant final ambient rongé par la folie du monde, collerait le frisson au plus assuré des golden boys, tandis que le tubesque The Cell, à rapprocher des BO de blaxploitation, est déjà en compétition pour la chanson la plus groovy de l’année.

- On peut s’amuser à reconnaître les clins d’œil discographiques du clip de Honey, qui permet par ailleurs à Erykah de tacler gentiment sa propre maison de disques, affiliée au groupe Universal depuis 1998, en prônant la supériorité des petits magasins de disques sur la grande distribution :


- Sa participation vocale à la vraie-fausse reprise des Beatles par le Wu-Tang Clan l’an dernier sur 8 Diagrams, The Heart Gently Weeps, sauve ce single de la platitude (l’album dans son ensemble vaut bien mieux que ça par contre, n’en déplaise aux grincheux ou aux nostalgiques de leurs fracassants débuts).

- Son timbre unique faisait également merveille en 2007 sur Hold On, l’un des petits bijoux du deuxième album de l’excellent Pharoahe Monch, Desire, et sur le final de toute beauté de la splendide mixtape de Q-Tip, Abstract Innovations, sortie cette année en version album (en attendant le véritable nouvel opus de l’ex-A Tribe Called Quest, The Renaissance, à paraître dans le courant de l’année).

- Si Baduizm, bien qu’enregistré pour partie en collaboration étroite avec les Roots (au côté desquels Erykah formait alors le collectif Soulquarians, avec également Q-Tip, Mos Def, Talib Kweli, Common, D’Angelo ou encore Raphael Saadiq) peut paraître aujourd’hui quelque peu daté et surestimé, une réédition parue en 2007 pour ses dix ans propose aux fans un deuxième CD de bonus comprenant 5 remixes et deux morceaux inédits, dont l’un (A Child With The Blues) en collaboration avec le génial trompettiste et compositeur des bandes originales des films de Spike Lee, Terence Blanchard.

- Le très jazzy Mama’s Gun, coproduit notamment par deux autres Soulquarians, J Dilla
et James Poyser, est quant à lui toujours aussi beau et foisonnant plus de sept ans après sa sortie.

- Son organisation B.L.I.N.D. (Beautiful Love Incorporated Non Profit Development) basée à Dallas (sa ville natale), qui a pour but de favoriser l’intégration des jeunes désœuvrés par la musique, la danse ou le théâtre, continue de se développer et devrait prochainement étendre son action à d’autres villes américaines. Comment ça, "c’est pas une bonne raison d’écouter sa musique" ? Et pourquoi pas d’abord ?

- Enfin, c’est toujours un plaisir de revoir les clips de :

You Got Me (The Roots feat. Erykah Badu - album Things Fall Apart, 1997 - mon dieu quelle chanson tout de même)

Bag Lady (Erykah Badu - album Mama’s Gun, 2000)

The Light (Common - album Like Water For Chocolate, 2000 - Erykah apparaît dans la vidéo, la chanson ayant été écrite pour elle)


Erykah Badu, actuellement en tournée avec les Roots à travers les Etats-Unis, passera par le Palais des Congrès de Paris le 28 juin prochain, et par le Montreux Jazz Festival de nos amis suisses le 4 juillet.


Blog - 08.05.2008 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
Erykah Badu sur IRM