Lou, Play with me
A vrai dire, j’avoue volontiers que je réécoute aujourd’hui sans mal tous les albums de Lou Reed. Même les plus mauvais et il y en a. Mais pas Transformer . Trop évident ou facile. Pourtant j’ai ressorti la chose hier. Et je vais être honnête. Cela faisait longtemps qu’en dépoussiérant un album je n’avais pas été autant bouleversé. Même si je préfère de loin Berlin ou Coney Island Baby , force est de reconnaitre que cette plongée au cœur du New York des années 70 en compagnie du Rock’n’Roll Animal est sublime. Parfaite de bout en bout. Lou signe une performance sans faute tout du long. Un disque paradoxal Transformer . L’album de tous ses (seuls ?) succès. Vicious, Perfect Day, Satellite of Love et... Walk on the Wild Side bien sûr. Tout est là. C’est ce morceau qui comporte le plus grand paradoxe de Lou. Comment a-t-il bien pu signer un des plus grands succès des 70’s sans jamais avoir une culture du single et bien au contraire ? Et puis par quelle miracle un chanson qui évoque les prostituées et les dealers de Broadway a t-elle bien pu arriver en tête des charts en plein milieu des 70’s ? Ça je pense que Lou lui-même ne le sait pas. Et puis il y a cette sublime conclusion. Goodnight Ladies. Ce morceau où Lou joue le crooner désabusé, accompagné par une impeccable section de cuivres. Parfait. Vraiment.
Je parlais tout à l’heure de Berlin . Le successeur de Transformer . Aujourd’hui chef-d’œuvre certifié mais flingué littéralement par les critiques de l’époque ce qui lui avait valu d’atterrir tout droit dans les bacs à soldes. C’est vrai, Lou raconte tout le temps un histoire à travers ses disques. Mais aucun d’eux ne possède la cohérence et l’éclatante noirceur de Berlin . L’album de tous les superlatifs. Le plus déprimant. Le plus noir. Une face B qui ne nous laisse que des larmes. Mais surtout le meilleur album de Lou Reed. Un des meilleurs des 70’s aussi. Il émane aujourd’hui un tel culte autour de cet album que cela en devient vite agaçant. Mais il faut se rendre à l’évidence. C’est lumineusement noir et réellement glauque. Autant Transformer célébrait les années glam et été produit par un David Bowie pas franchement déprimé, autant Berlin est un vrai disque (de) malade. Produit lui par l’ingénieux génie Bob Ezrin. Coupable entre autre du Killer d’Alice Cooper et plus tard du Wall de Rog...Pink Floyd.
Bon alors pourquoi je fais aujourd’hui cet article splendidement inutile et que je vous ennuie avec mes histoires ? A vrai dire je ne sais pas trop. En fait si. Il faut savoir que Lou Reed a été l’un des personnages les plus importants de l’histoire du wock’n’woll et qu’il est toujours bon de lui rendre hommage (Lou si tu m’entends...). Toujours en avance de 10 ans. Avec le Velvet et Berlin donc. Mais, malheureusement, il est comme tous les monstres sacrés du rock sur le déclin. Il s’empiffre aujourd’hui en tournant avec Berlin. Il devrait d’ailleurs remettre ça cet été un peu partout en Europe. Ce mercredi sort même un film sur cet album culte, réalisé par Julian Schnabel. Oui tout cela est bien triste je vous l’accorde. Mais que voulez-vous ? Il faut bien transmettre le relais aux générations futures. C’est à ce prix que l’on vit aujourd’hui encore les fantastiques histoire du Lou. Puis il y a cette remarque qui n’est que trop vrai de je ne sais plus qui. I play on your team anyday Lou.
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