Sondre Lerche - Sea Of Sighs EP

1. Showtime 1.2
2. Showtime 2.1
3. Sea Of Sighs
4. Sentimentalist 2.0
5. Post-Modern Nature
6. Instrumentalist

2025 - Autoproduction

Sortie le : 10 janvier 2025

Sondre Lerche balaie nos derniers soupirs

Si l’intérêt de Sondre Lerche pour le modern classical et l’ambient n’est pas totalement une surprise - le songwriter norvégien désormais basé à Los Angeles n’ayant jamais caché par exemple son admiration pour le regretté Ryuichi Sakamoto (auquel il rendait hommage l’an dernier via cette bien jolie reprise de Chappell Roan aux arrangements épurés évoquant notamment le score de "Furyo"), tandis qu’en 2023, il invitait entre autres William Basinski (via son duo électro Sparkle Division) à remixer l’une des chansons de l’album Avatars of Love pour la compilation Avatars of the Night  -, on n’en attendait pas pour autant une réussite du calibre de ce Sea Of Sighs, d’autant moins pour sa toute première incursion solo à dominante instrumentale, 10 ans après la bande originale du film indépendant "The Sleepwalker" (du cinéaste Brady Corbet dont on parle beaucoup en ce moment pour "The Brutalist"), co-composée par l’arrangeur Kato Ådland.

La patte du musicien, apprécié pour ses élans lyriques aux accents de romantisme suranné, reste d’une certaine manière reconnaissable, qu’il s’agisse des harmonies orchestrales de Showtime 1.2 roulant comme des vagues sur une plage abandonnée, du piano/cordes embué par le temps de Showtime 2.1 ou des nappes de violon poignantes de Sea Of Sighs, Sentimentalist 2.0 renouant quant à lui avec la pop dans un océan de reverb post-classique le temps d’un duo amoureux tragique avec Gabriela Garrubo, qui transcende indubitablement la version originale (déjà l’une des chansons les plus réussies de Please en 2014). Citant par ailleurs comme influences Max Richter, Biosphere ou le Japonais Chihei Hatakeyama (le projet d’EP ayant d’ailleurs émergé lors d’une tournée au Japon à l’automne 2024), le Californien d’adoption est parti de samples, procédant par collages puis par ajout d’arrangements instrumentaux (piano, vibraphone, clarinette…) confiés à divers musiciens, le tout enregistré entre Tokyo, Venise et la Norvège. Un procédé qui culmine sur l’hantologique et bien-nommé Post-Modern Nature, sorte de pièce néo-classique surgie du passé sur fond de craquements de gramophone, et sur les reflux drone orchestrés du merveilleux final Instrumentalist.

Une fascinante réinvention, d’autant plus appréciable qu’à l’exception du beau Patience en 2020, l’auteur du fabuleux Heartbeat Radio n’avait pas vraiment brillé ces 10 dernières années dans son univers de prédilection, entre hédonisme aux synthés parfois envahissants (Please), électro-pop tape-à-l’oeil tirant sur la new wave (Pleasure) et chansons de 10 minutes certes atmosphériques mais un brin boursoufflées (le susmentionné Avatars Of Love).


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 27.01.2025 par RabbitInYourHeadlights
 


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