Chuck Johnson - Cypress Suite EP
Sortie le : 10 avril 2024
Cela faisait un moment qu’on avait délaissé les publications de Longform Editions, sous-label de l’écurie australienne Preservation auquel on doit déjà en 6 ans quelques 160 sorties dans ce format hybride qui le caractérise, ces longs EPs constitués d’un seul et unique titre dont la durée est généralement comprise en 20 et 35 minutes, artwork géométrique et coloré à l’appui pour entériner l’idée d’une collection cohérente, à dominante ambient, déclinée en plusieurs séries avec pour chacune son esthétique propre.
Après la sortie du magnifique soundtrack Music From Burden Of Proof de l’an passé pour une série documentaire HBO, on ne pouvait qu’être intrigué par le retour de l’Américain Chuck Johnson au line-up déjà bien achalandé du sous-label, entre découvertes (trop pour n’en citer que quelques-unes ici) et cadors confirmés du genre (Richard Youngs, Pan American, Cruel Diagonals, Phew, Christina Vantzou, Stephen Vitiello, Efrim Menuck et on en passe), seconde contribution Longform du bonhomme à laquelle l’immense Marielle Jakobsons participe par ailleurs au piano. Basé sur des compositions enregistrées sur un orgue Holtkamp lors d’une résidence, Cypress Suite s’est ainsi retrouvé dans nos oreilles sans coup férir, avec une petite crainte tout de même au départ alors que commence à s’éterniser un accord ultra-minimal sur l’instrument, au point de se demander au bout de presque une minute si tout ça ne va pas s’avérer aussi chiant qu’un album de Kali Malone.
Mais rapidement, une harmonie émerge et commence à vibrer. Puis viennent des choeurs célestes, à la fois caressants et un peu inquiétants (avec une certaine Kristine Barrett au chant), ensuite des cuivres (un sax) et une clarinette d’abord discrets, impressionnistes, mais qui bientôt s’élèvent au côté des synthés en gerbes kosmische du plus bel effet sur fond de nappes d’une ampleur démesurée, et là... surprise, l’épure reprend le dessus et ce sont finalement ces derniers qui nous embarquent dans leur périple à travers les astres, bientôt rejoints cette fois encore par la voix puis par l’orgue, de nouveau seul sur un dernier tiers d’EP particulièrement pensif au minimalisme hypnotique. Pas de doute, même si la pedal steel guitar demeure ici au second plan voire complètement méconnaissable, on est bien chez Chuck Johnson, et tant pis si pour le piano il faudra jouer à "où est Marielle ," le résultat est quoi qu’il en soit de toute beauté.
Autant dire que l’on se languit déjà de la sortie de Sun Glories, prochain long du musicien à venir dans un peu moins d’un mois...
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