Floating Points - Cascade

1. Vocoder [Club Mix]
2. Key103
3. Birth4000
4. Del Oro
5. Fast Forward
6. Ocotillo
7. Afflecks Palace
8. Tilt Shift
9. Ablaze

2024 - Ninja Tune

Sortie le : 13 septembre 2024

Dancefloor 1 - Coeur et Cerveau 0

Le nouvel album de Floating Points s’ouvre sur un "Club Mix" qui tient malheureusement toutes les promesses racoleuses de son titre. Une introduction symptomatique de la trajectoire récente du Britannique, passé chez Ninja Tune il y a une petite demi-douzaine d’années pour entamer une dégringolade artistique plutôt marquée. De ses superbes premiers EPs (le généreux Shadows notamment, pafaite fusion d’électro cosmique, de house impressionniste et de dusbtep versant atmosphérique) puis du prometteur Elaenia, tirant sur le jazz, l’ambient et la kosmische musik en laissant énormément d’espace et liberté à ses compositions, demeuraient sur Crush en 2019 quelques beaux restes épurés, l’inspiration en moins. Mais voilà, rebelote deux ans plus tard malgré les présences de Pharoah Sanders au saxo et du London Symphony Orchestra aux orchestrations avec le surcoté Promises au succès inattendu - une sorte de listener’s digest jazz/ambient aux variations paresseuses pour dilettantes peu familiers des deux genres.

Alors certes les morceaux de ce Cascade restent assez mouvants, les rythmiques s’en vont puis reviennent et s’étoffent avant de faire place à des codas méditatives (Key103), les harmonies de synthés commencent parfois à dissonner légèrement avant de se remettre sur leurs rails clubbesques (le problème étant que ça finit vite par tenir du gimmick à force de se répéter), on a même droit ici et là à de jolies enluminures percussives et/ou vaporeuses, comme par exemple sur le par ailleurs poussif Del Oro... un strict minimum syndical toutefois pour ce musicien qui avait su jusqu’ici mêler efficacité et subtilité. Car cette fois, entre de bêtes et binaires beats housy en 4/4 démesurément mis en avant, des crescendos téléphonés et lourds comme chez un DJ d’Ibiza et une production beaucoup moins organique et texturée qu’à l’accoutumée sur des titres tels que les médiocres Birth4000 et Fast Forward, on tutoie la cata pure et simple sur une première grosse moitié de disque, mécanique et désincarnée, dans la continuité des singles lâchés à intervalles réguliers depuis 2020, année du début de la fin.

Reste la belle et longue intro d’Ocotillo tout en cordes baroques et arpeggios opalescents flirtant avec le glitch d’Oval, et la jolie conclusion ambient de l’élégiaque Ablaze, bien maigre satisfaction pour un album de pas loin d’une heure, même s’il se reprend dans cette dernière ligne droite avec également la tension évanescente du décent Afflecks Palace (pillant néanmoins tant Radiohead qu’Apparat ou Caribou sans vraiment s’en cacher) ou encore un Tilt Shift déjà fait 50 fois en mieux par Squarepusher. Mais rien d’autre qu’une redescente après l’hédonisme balourd comme sur le dernier Jon Hokpins quelque part... autant vous dire que les blogs de malentendants et autres pourvoyeurs de gros son pour soirées jet-set pseudo-branchées vont adorer.


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 16.07.2024 par RabbitInYourHeadlights
 


News // 22 novembre 2011
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Ne vous fiez au titre de son nouvel EP Shadows, les ombres du Londonien Floating Points jouent certes sur des atmosphères en clair-obscur mais usent de sonorités nettement plus accueillantes. Révélé l’an dernier chez Ninja Tune et à la tête d’un petite troupe de 16 musiciens par un double single orchestral et jazzy dans la mouvance du Cinematic (...)