Un an et demi après le très réussi - et plus si affinité - Mantra No. 9, le patron du label High Focus et leader des Four Owls est déjà de retour avec un 11e long format solo. Pas facile de passer après l’un des meilleurs opus de sa discographie, et pour relever le défi Alexander Whitehead a misé sur l’un des producteurs britanniques les plus productifs et qualitatifs du moment, j’ai nommé Illinformed, aux sorties déjà chroniquées à plusieurs reprises dans nos pages cette année (cf. ici, là ou ailleurs encore pour celles qui ont nos faveurs jusqu’ici).

Accompagné de son frère Leaf Dog des mêmes Four Owls aux manettes de Dragonfly, ce dernier a également fort à faire pour s’avérer à la hauteur de nos attentes après une telle série, et force est d’admettre que si leurs productions plus ou moins lumineuses (Cosmic Scenes) ou sombres et insidieuses (Spooky Times, Paradoxical) pour Fliptrix sont solides, élégantes et variées, tantôt acoustiques et ourlées d’arrangements spleenétiques (Striving), minimales et psyché aux boucles hypnotiques (Forever, Make It Rain), façon indie rap tout en rondeurs et guitares aériennes (Keep Going On) ou du côté d’un groove cristallin (Dragonfly Steeze, See It In The Clouds) ou jazzy (Funky Microphone, Dragonfly), difficile de se soustraire au sentiment d’un disque trop propre et cadré, pas assez libertaire et quelque peu timide au regard des élans lyriques souvent irrésistibles de l’opus précédent, un peu comme pour le dernier album instru d’Illinformed, Stone Silhouettes.

Ceci dit, pas de quoi bouder son plaisir pour autant loin de là, à condition en tout cas de ne pas être allergique au flow très british de l’intéressé dont la maîtrise pourra paraître quelque peu redondante sur la durée, faute de guests à l’exception de la Londonienne Greentea Peng dont le chant entre soul et r’n’b traîne sur les refrains du susnommé Cosmic Scenes aux cuivres presque afrojazz.