Second volet d’une collection d’inédits scindée en deux parties, Some Melodies Are Memories You Never Really Leave Behind Volume Two dévoile 13 titres supplémentaires enregistrés par Eddie Palmer et Christine Annarino entre 2014 et 2023, soit 10 des quelques douze années d’existence du projet. Faisant suite à un très bon premier volume plus axé sur les beats syncopés dans une veine psyché/downtempo assez typique de l’univers de Fields Ohio et aux influences plutôt asiatiques, cette nouvelle compilation met le cap sur l’Egypte et sa mythologie et monte encore le niveau d’un cran, jusqu’à nous surprendre par l’omniprésence des guitares qui y prennent souvent les devants, avec des sonorités parfois proches du shoegaze ou de la dream-pop notamment (Asteria Guards the Midsommer Stars et Light Gazing with Tawa en étant deux parfaits exemples).

L’instrument, aux effets souvent volatiles et couplé avec des choeurs éthérés (Hey Mr. Sandman Bring Me to Sleep, Adaro Breaks Waves) n’est ainsi pas sans évoquer les Cocteau Twins, ou mëme dans un autre esprit New Order lorsque la basse se fait rondelette comme sur la cavalcade Anubis Weighs Our Little Hearts, et si l’ADN trip-hop demeure au premier plan, il bénéficie ici d’une belle densité de production à laquelle les drums s’intègrent avec davantage de naturel, cf. le sommet Carrying the Willows for Guanyin. Quant au psychédélisme vaporeux qui constitue l’une des caractéristiques du son des Américains, il trouve là aussi quelques-unes de ses plus belles incarnations, de l’élégiaque Caught in the Teeth of Kitsune au tendu Malingee’s Blade Has Been Sharpened avec sa signature rythmique particulièrement atypique, en passant par le presque abstract hip-hop Bastet’s Sacred Steps.

Indispensable en somme pour les amateurs du projet mais aussi, potentiellement, une porte d’entrée tout à fait valable sur la musique à la fois easy listening, aventureuse et mélangeuse de ce passionnant duo.