Shitao - A Host of Angles

1. Nonexistence
2. Eucalyptus (feat. A$AP Rocky)
3. Praying (feat. Earl)
4. Icon (feat. Boldy James)
5. Tarot cards (feat. Killah Priest)
6. Lazarus (feat. Quelle Chris & Ab-Soul)
7. Restorer
8. Terror part.1 (feat. Earl)
9. Stained glass (feat. Isaiah Rashad)
10. Yellow (feat. Freddie Gibbs & Billie Holiday)
11. Terror part.2 (feat. Earl)
12. Catacombs (feat. Navy Blue, Billy woods & Marcus Pinn)
13. We need more ghosts - Bonus track (feat. Conway)

2024 - Autoproduction

Sortie le : 11 mars 2024

Shitao arrondit les angles de ses flows samplés

Après le très bel Aur​è​s 1954 dans la veine instrumentale mélancolique et cinéphile qu’on lui connaît, Shitao est de retour avec un drôle d’exercice du genre casse-gueule : un album de "collaborations" hip-hop dont les intervenants ne sont autres que les acapellas samplés de rappeurs appréciés du beatmaker parisien, essentiellement connotés 10s puisqu’on y retrouve notamment Earl Sweatshirt, Quelle Chris, A$AP Rocky, billy woods (dont la carrière était certes déjà bien entamée en 2010 mais qui a véritablement explosé cette dernière décennie) ou encore, sur un bonus track narcotique à souhait, Conway the Machine du collectif Griselda - avec quelques exceptions tout de même, comme le vétéran des Wu-Tang Clan affiliates Killah Priest sur un Tarot Cards aux beats plus percutants à la mesure de son rap véhément, ou l’apparition très "trip-hop" de Billie Holiday sur les refrains de l’éthéré Yellow.

Ceux qui se sont déjà essayés à l’exercice reconnaîtront sans mal la difficulté à mixer de façon naturelle et cohérente l’acapella d’un rappeur au sein d’une nouvelle compo, tant en termes de rythme et de placement du flow que d’homogénéité sonore. Et c’est justement là qu’excelle A Host of Angles, recontextualisant totalement le rap de ses "invités" en leur offrant des écrins volontiers neurasthéniques et psyché auxquels leurs flow s’intègrent avec fluidité sans pour autant en épouser la lenteur onirique, et sans qu’il n’y ait eu à les pitcher. Côté coups de coeur, outre les morceaux déjà cités, on mentionnera l’insidieux et hanté Praying avec un Earl en grande forme (que l’on retrouve un peu plus loin sur le très soulful Terror part.1) et un final orchestral du plus bel effet, le joliment texturé Icon avec Boldy James dans une atmosphère presque aquatique, un Stained Glass au spleen aérien avec Isaiah Rashad, le minimaliste Catacombs ou encore le capiteux instru Restorer. De la très belle ouvrage !


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 11.03.2024 par RabbitInYourHeadlights
 


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