Ben Frost - Scope Neglect
1. Lamb Shift
2. Chimera
3. The River of Light and Radiation
4. _1993
5. Turning the Prism
6. Load up on Guns, Bring your Friends
7. Tritium Bath
8. Unreal in the Eyes of the Dead
Sortie le : 1er mars 2024
Après des débuts tonitruants dans l’expérimentation contrastée aux élans cinématographiques qui culminaient sur les sommets Theory of Machines (2007) et By the Throat (2009), entre noise, ambient et réminiscences metal ou indus, Ben Frost avait gentiment déroulé pour caler à demi, en 2014, sur un A U R O R A décevant aux saillies synthétiques tape-à-l’oeil, ni le premier ni le dernier ceci dit, dans ces scènes expérimentales par nature obscures, à partir chercher un gain de visibilité dans l’ostentation. Depuis heureusement, l’Australien longtemps affilié à l’écurie islandaise Bedroom Community, fort de son succès grandissant, s’est en quelque sorte divisé en deux entités distinctes : le Ben Frost pourvoyeur d’ambient orchestrale emphatique, ayant contribué avec son soundtrack de la série Dark à instaurer une sorte de "standard musical Netflix" qui n’en finit plus de se diluer à force de copycats sans talent, et l’autre, le vrai, de retour aux affaires sérieuses dès 2017 avec l’EP Threshold of Faith puis dans la foulée l’album The Centre Cannot Hold (#59 ici), ses deux premières sorties pour le prestigieux label Mute produites l’une comme l’autre par Steve Albini avec pour résultat un retour à l’essentiel.
Bien beau nous direz-vous, mais qu’en est-il donc de ce Scope Neglect, très attendu après 6 années sans véritable sortie studio à l’exception d’une paire de collaborations pour Room40 ? Eh bien c’est assurément la déception qui domine, avec le déroulement palpable d’un process aussi poussif qu’artificiel, comme en témoigne d’emblée Lamb Shift, intro de 2’30 tout en riffs de guitare metal aussi "organiques" et "texturés" qu’un preset de ton petit cousin sur GarageBand, entrecoupés de silences et de kicks sans relief qu’on retrouvera tout au long de l’album, tout ça pour les déconstruire ensuite sur un Chimera qui certes prend une nette ampleur mais sans pour autant tirer quoi que ce soit de bien intéressant de ce matériau de départ, simplement phagocyté 6 minutes durant par des renflements synthétiques tout aussi ampoulés. Pas mieux avec The River of Light and Radiation qui s’étoffe quant à lui à mesure de l’avancée du morceau, habillant de sonorités kosmische une gerbe de riffs saturés martelée avec la subtilité d’un groupe nu-metal des 90s (il faut dire que c’est le guitariste de Car Bomb qui régale, groupe new-yorkais de mathcore relou versant volontiers dans le prog boursouflé).
Même concept malheureusement avec Turning the Prism et Tritium Bath, entrecoupés d’intermèdes ambient "hantologiques" dont les textures érodées et autres chutes de tension évoquent un Terminal Sound System du pauvre, et finalement seul le premier de ces deux morceaux tire vraiment son épingle du jeu avec un crescendo final suffisamment dense et magnétique pour faire son petit effet. Autant dire que si l’on n’est guère étonné de ne plus retrouver Albini aux manettes, on l’est davantage du crédit de coproducteur de Tim Hecker, qui semblait pourtant avoir remisé au placard depuis la fin des années 2010 ce genre d’approche pompière.
Alors, un coup pour rien ? Espérons ne pas avoir à attendre 6 ans de plus pour avoir la réponse...
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