Tant de choses ont été dites sur cette année 2020 si particulière alors que nous manquons cruellement de recul pour analyser les enjeux et conséquences des bouleversements qui en découleront. Et, musicalement, 20-20 aura été un millésime tout à fait correct. Autant s’attarder dessus. Suite du classement des meilleurs LPs avec ceux qui se classent entre la 11ème et la 20ème place.

20. Thorts131 – Weightlifters

A propos : Issu de la collaboration entre le rappeur australien Thorts et le beatmaker allemand Smokey131, Thorts131 oscille sur ce premier album entre les influences hip-hop de Thorts dont le flow est influencé par la west coast sans se départir d’une pointe de mélancolie, et un registre trip-hop alternant audace et minimalisme que le producteur allemand concocte minutieusement. L’ensemble est aussi varié que cohérent et semble surtout d’une évidence profonde à l’écoute du disque.

A conseiller si vous aimez : Earthling, Goldfrapp.

La chronique

19. OIZAK – Cartilages Stellaires

A propos : Le génial OIZAK que l’on sait fidèle lecteur de notre webzine évolue dans un registre astral, mais si les synthétiseurs sont mis en avant sur cet enregistrement, les percussions et l’électricité font également partie du délicieux et envoûtant moment que le Français offre aux auditeurs.

A conseiller si vous aimez : Tangerine Dream, Aidan Baker.

18. Mind The Beatz – Nights Cuts

A propos : Le duo français, composé du beatmaker Raphaël Zoën et de Fysh aux platines, accouche enfin d’un premier album qui répond à toutes nos attentes puisqu’il est aussi addictif que les trois extraits de l’EP Pad Thaï, tout en parvenant à explorer d’autres horizons et ainsi nous surprendre, dans un registre oscillant entre abstract hip-hop et downtempo mâtiné d’ambiances ethniques.

A conseiller si vous aimez : UNKLE, DJ Krush.

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17. Owen Pallett – Island

A propos : Un nouveau long-format de haute volée pour le Canadien dont les riches orchestrations et le jeu de violon survolté sont d’une ambition et d’une efficacité renversantes. La seule objection, et c’est sans doute ce qui lui fait manquer le top 10, concerne une relative ressemblance avec ses sorties précédentes.

A conseiller si vous aimez : Grizzly Bear, Sufjan Stevens, Andrew Bird ou Patrick Wolf.

16. Billy Nomates – s/t

A propos : Tor Maries, la Britannique qui se cache sous l’alias Billy Nomates, indique que la genèse de l’album se situe dans une forme d’épiphanie apparue l’été dernier autour de la possibilité de dire "non". Boucles composées d’une basse et d’un beat abrasifs, spoken word survolté sur le couplet et refrain mélodique, la recette est déclinée à l’envi sur ce disque. L’ensemble fait penser à une version féminine des Sleaford Mods (Jason Williamson apparaît d’ailleurs sur un titre) mais avec suffisamment de personnalité pour éviter la pâle copie.

A conseiller si vous aimez : Sleaford Mods.

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15. Konejo – Snapping Back In

A propos : Ce premier disque du français Konejo, par ailleurs membre de notre rédaction, est aussi riche qu’ambitieux. Les arrangements de cordes soignés soutiennent régulièrement des rythmiques enivrantes et une ligne de basse, de piano ou des samples vocaux servent d’écrin à un ensemble oscillant entre dark ambient, abstract hip-hop et musique cinématographique.

A conseiller si vous aimez : Ennio Morricone, Rob Dougan, UNKLE.

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14. Tycho – Simulcast

A propos : Scott Hansen a rejoint l’écurie Ninja Tunes depuis 2019 et la sortie de Weather. Sur Simulcast, le Californien renoue avec la grâce de Dive, sorti en 2011 chez Ghostly International, en proposant une ambient psychédélique dont les textures organiques transportent instantanément l’auditeur dans un univers onirique.

A conseiller si vous aimez : il:lo, Boards of Canada.

13. Andy Bell – The View From Halfway Down

A propos : Le natif de Cardiff a eu plusieurs vies musicales, tel un phénix, des débuts du shoegaze avec Ride à la reformation du combo, en passant par la fondation du projet Hurricane #1 et l’intégration d’Oasis. Il ne lui manquait plus qu’un album solo et ce dernier est d’une qualité bien supérieure à ce que nous pouvions attendre à ce stade de sa carrière. Andy Bell propose des mélodies efficaces qui se mêlent à une identité sonore caractéristique de son œuvre : réverbération, distorsion et delay sont utilisés avec autant de gourmandise que d’habileté.

A conseiller si vous aimez : Ride, Oasis.

12. Dodie Manta – Us Vs. Them

A propos : Dodie Manta poursuit sa quête d’un boom-bap aussi stimulant que révolutionnaire et parvient à ressusciter certaines ambiances d’arcade en vogue à la fin des années 80. Cette influence - discrète, rassurons les réfractaires au genre - est noyée sous une avalanche de samples abrasifs et de beats endiablés. L’habileté du producteur et la minutie avec laquelle il sélectionne et arrange les boucles qui composent les dix morceaux de ce disque tendent à rendre l’ensemble aussi enivrant que jouissif.

A conseiller si vous aimez : Wu-Tang Clan, DJ Shadow.

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11. Four Tet – Sixteen Oceans

A propos : Avec Sixteen Oceans, le Britannique confirme sa bonne forme actuelle après des albums plus décevants, proposant une IDM dépouillée et onirique où les arrangements électroniques épousent des instruments plus conventionnels. Ode à l’enfance, empli d’une certaine pureté, ce disque lorgne vers l’ambient la plus épurée mais convoque également des moments épiques évoquant un Son Lux plus abstrait et solaire à la fois.

A conseiller si vous aimez : Burial, Son Lux, Kiasmos.

L’avis express