Fatalement, nous relayons les bonnes nouvelles, mais également les mauvaises. Celle qui suit fait assurément partie de cette dernière catégorie. Après vingt ans de publications musicales passionnées, le label français Monopsone cessera ses activités en ce début d’année. "On aimerait se croire immortels, mais ce serait sans compter le temps, le quotidien et le « marché » de plus en plus difficile qui nous ont emportés inexorablement. Il faut savoir se réjouir de ce que nous avons fait, de ce que nous avons vécu", telle est l’explication avancée par les têtes pensantes du label à l’occasion d’une annonce publiée sur le site officiel de Monopsone.
De nos chouchous Abstrackt Keal Agram, en split avec Schengen, pour la première référence du label jusqu’à l’incontournable Matthieu Malon pour la cinquante-neuvième et dernière, Monopsone aura favorisé la réalisation et la distribution de disques auxquels nous sommes attachés. Citons à la volée La Pointe Farinet 2 949m., imaginé par Velma en 2005, L’Armure d’Erik Arnaud et Great Surround de The Fatales en 2009, Dust d’I Love You But I’ve Chosen Darkness en 2014 ou encore The First Casualty Of Love Is Innocence, conçu par Soon, She Said trois ans plus tard. Sans oublier les publications de disques signés Orso Jesenska, The Declining Winter, Novö, Laudanum, Alexander Perls ou, nous l’avons déjà évoqué, Matthieu Malon.
De la pop à l’ambient, en passant par le shoegaze ou l’indie rock, Monopsone ne s’est jamais laissé emprisonner par de quelconques frontières et semble n’avoir à aucun moment cédé aux facilités du copinage. En résulte donc un riche catalogue de cinquante-neuf sorties en vingt ans sur lequel, en ce début d’année plus que jamais, il convient sans doute de revenir, le plaisir et la passion investis par les gérants du label étant contagieux.