Le streaming du jour #2002 : Swamp Thing & Ghettosocks - ’The Grindhouse 2 EP’
De petit side-project divertissant et gentiment gothique de la galaxie Backburner dédié aux séries B d’exploitation, films d’horreur et autres références SF et fantastiques, Swamp Thing a tracé son chemin et passé un pallier l’an dernier via l’excellent The Octagon, grâce à un glissement discret vers le psychédélisme qui culminait sur le génial Fantasy Island et le tout aussi réussi Ayahuasca en hommage à Jodorowsky, et l’adjonction d’un quatrième larron qui partage pleinement le goût de Timbuktu, Chokeules et Savilion pour un nerdisme au groove cinématographique : Ghettosocks, autre affilié au fameux crew alt-rap canadien sus-nommé et auquel le trio avait confié rien de moins que la production, les arrangements et même l’artwork du disque.
Rebelote sur ce nouvel EP Grindhouse puisqu’on ne change pas une formule qui gagne. Plutôt apprécié jusqu’ici au micro chez Teenburger, Twin Peaks ou les excellents Wolves (plus les précédents opus de Swamp Thing) hormis quelques productions isolées pour Backburner (dont il fait avant tout partie des MCs récurrents) ou le pote Wordburglar, Darren Pyper confirme donc sur cette petite collection d’hymnes bis aux atmosphères mystérieuses et rétro le talent entrevu sur l’opus précédent pour un beatmaking finalement tout aussi baroque que mélancolique et décontracté, au risque de s’éloigner parfois des parodies horrifiques qui firent l’identité musicale du projet à la sortie de Creature Feature et du Grindhouse premier du nom.
Quoi qu’il en soit, du carrousel drogué d’AI qui n’est pas sans rappeler un Edan dont le retour se fait un peu trop désirer au romantique et paradoxalement désabusé Black Holes avec Biggie Smalls en guest anachronique et des percus qui nous renvoient au classique Tajai des Hieroglyphics, en passant par le truculent et syncopé Fittin’ In construit sur des samples du même morceau psyché de Dennis Olivieri que le Six Days de DJ Shadow, les petits classiques y sont légion, et les natifs de Toronto n’en oublient pas les passages obligés, extra-terrestres sur le jazzy Aliens in Flying Saucers avec son refrain mené par Big L par sample interposé du classique M.V.P., western de série Z au casting drogué jusqu’aux yeux où l’on croise notamment George Michael et Game of Thrones (Horse Fight), fantasy à la canadienne sur la sérénade Release Yo Gelph qui caresse dans le sens du poil les fans de Dark Crystal, et les incontournables savants fous de l’élégant Cure for Everything.
Quant aux flows des quatre rappeurs, comme à l’accoutumée, ils sont sur la même longueur d’ondes, efficaces, goguenards et volubiles à souhait avec un Timbuktu impérial, en particulier sur le cosmique Phenomical à la ligne de basse irrésistible. Un régal !
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