Au sommet de leur talent avec l’élégiaque Mysterium l’an passé, on n’allait pas lâcher les Nashvilliens de sitôt, même si c’est en mode apparemment mineur via deux "45 tours" digitaux qu’on retrouve Hammock cette année avec des chansons éthérées marquées par leur amour du shoegaze et de la dream-pop.

Mineur, c’est bien le cas du planant The Night You Caught on Fire car il y a souvent un côté un peu trop extatique à la façon d’un Sigur Rós emo ou d’un Slowdive hédoniste quand Marc Byrd et Andrew Thompson prennent le micro et entrelacent leurs harmonies vocales, mais entre orchestrations poignantes et guitares en lévitation l’instrumental Clinging compense amplement ces quelques excès de miel en face-B :

Quant à la seconde de ces deux sorties autoproduites à télécharger via Bandcamp, elle commence elle aussi par une chanson mais quelle chanson ! Épuré comme pas permis, Floating World vibre par tous les pores, le chant flottant cette fois avec une parfaite retenue sur un nuage de violons d’une beauté sidérante entre espoir et résignation, tandis que Snowburn, plus "dynamique" avec sa batterie syncopée, en remontre à tous les Beach House de la galaxie en 5 minutes (shoe)gazeuses et mélancoliques à souhait, que transcende l’instrumentation cristalline d’un final ample et stratosphérique :