Les Belges de Pale Grey dévoilent avec Waves un premier long-format que certains fans de la première heure attendaient impatiemment depuis la sortie des singles Billy et Seasons, initialement relayés par le label Kitsuné. A l’image de ce dernier titre à l’esprit hédoniste, la formation propose un disque délicat, qui peut néanmoins s’enflammer à l’occasion d’embardées plus électriques.

Trop souvent réduit à un énième groupe de "rock indé", Pale Grey brasse pourtant des influences plus larges allant de la pop à une chill électronique en passant par des incursions vers un hip-hop qui n’oublie pas de mettre la focale sur les mélodies. A la fois accessible et ambitieux, Waves dégage cette fraîcheur inhérente à ces premiers disques qui reflètent autant le travail acharné que l’âme la plus authentique de jeunes musiciens engagés.

Et s’il ressemble à un patchwork au sein duquel la relance est une composante essentielle, c’est probablement car Waves a été bâti à partir d’échanges de fichiers numériques que chacun des membres du combo a édités à distance. L’envie de se surpasser et de se surprendre a permis d’aller bien au-delà des banalités d’usage dans un registre rock qui tourne parfois en rond.

L’apport du producteur français Yann Arnaud, déjà mis à contribution auprès des Versaillais Phoenix et Air, a permis de valoriser les idées de Pale Grey en leur offrant l’apparat le plus adapté. Autre invité de marque, Serengeti, que l’on ne présente plus, apparaît sur un Late Night agréablement déglingué qui est peut-être l’un des symboles les plus efficaces de la liberté absolue assumée par le combo belge.