La tête dans les étoiles. A l’image de cette pochette présentant une tête féminine inclinée en arrière fusionnant avec une nuit étoilée, The Kid convoque dès le I Am A Thought initial un décor cosmique.

Les effets, souvent électroniques, s’enchaînent et s’emboîtent de telle manière qu’il est assez difficile de les identifier. Le droit à la déconnexion existe, et Kaitlyn Aurelia Smith autorise cette rupture avec un environnement chronophage. L’auditeur s’abandonne entièrement à elle, et An Intention permet à son chant cristallin susurré d’apparaître pour la première fois dans un registre assez proche de celui de Bat For Lashes, les excès en moins.

A Kid prolonge cette atmosphère avec des glitchs synthétiques formant des boucles captivantes. La Californienne n’a pas son pareil pour convoquer une étrangeté qui puise son inspiration dans des sources éloignées. En ce sens, avant de basculer vers des effets percutants aux allures de météorites, In The World s’emballe au gré de boucles presque enfantines.

Cette relative candeur apparaît en arrière-plan sur plusieurs titres évoluant dans un registre plus retenu, To Follow & Lead en tête. Si l’Américaine utilise moins les vents que sur l’excellent EARS de l’année précédente, elle offre quelques piqûres de rappel de cet attrait sur un I Am Learning qui n’aurait pas dépareillé sur le Volta de Björk tant les superpositions de vocalises trouve un contrepoint parfait dans les expérimentations synthétiques.

Solide et envoûtant, The Kid convoque un au-delà que chacun interprétera selon sa propre spiritualité, cette transcendance pouvant être la réponse ou l’adaptation à des failles résultant des repères reçus durant la prime enfance. Kaitlyn Aurelia Smith puise en tout cas son inspiration dans l’insouciance relative à cette époque pour la sublimer et nous emporter dans son univers mental.