Le streaming du jour #1803 : Tanner G. - ’Downpour Sessions Vol. 4’

Il y a parfois des idées dont l’on saisit difficilement la portée. Notamment lors de traumatismes plus ou moins partagés. Comment comprendre, par exemple, cette attitude qui veut que les spectateurs d’un incident dégainent désormais systématiquement leur téléphone pour filmer la scène. Regarderont-ils seulement un jour ledit film ? Et si oui, dans quel état seront-ils ?
De même, la démarche de Tanner Garza peut étonner lorsque ce dernier a décidé de capter des field recordings dans sa ville de Houston les 26 et 27 août dernier alors même que sévissait l’ouragan Harvey.
Nous serions toutefois mal avisés de juger cette attitude du fond de notre canapé confortablement (ou pas) protégé des intempéries alors que l’Américain, comme tant de ses compatriotes, a dû composer avec des scènes apocalyptiques plusieurs jours durant.
De même que certains, à l’instar du Je Suis Charlie d’Undogmatic, avaient choisi la musique pour surmonter le traumatisme collectif des attentats du 7 janvier 2015 à Paris, Tanner Garza s’est servi de son art pour emprunter le chemin de la résilience. La thématique de la catastrophe semble en tout cas centrale dans l’oeuvre de Tanner G. ces derniers temps puisque, quelques semaines avant ce quatrième volume des Downpour Sessions, il délivrait The Last Ride Of Pegasus Kid dédié à la tragédie survenue entre le 22 et le 25 juin 2007 à Fayetteville quand le catcheur Chris Benoit avait tué sa femme et son fils avant de se donner la mort dans sa salle de musculation.
Pour revenir à Downpour Sessions Volume 4, l’Américain explique avoir "découpé, ré-assemblé et traité" les field recordings entre le 5 et le 9 septembre 2017. Associés aux drones lugubres, ceux-ci changent de forme pour générer, au cours de cette piste de cinquante minutes, des émotions diverses allant de la stupéfaction à la reconstruction en passant par l’épouvante, la détresse et la colère, en témoigne cette montée en puissance autour d’une même variation pendant près d’un quart d’heure sur le dernier mouvement de cette oeuvre complexe, aventureuse et dénuée du voyeurisme que l’on aurait pu craindre de la part d’autres auteurs.


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