Le streaming du jour #1610 : Tiger Paws - ’Tingpamotion’
Un an tout juste après # II, Tiger Paws s’autorise une nouvelle sortie qui prend la forme d’un court-format composé de deux titres sur lesquels les circonvolutions électroniques convoquent un univers onirique.
Il est en effet difficile de résister à toute forme de rêverie ou de méditation interne à l’écoute des onze minutes composant le maxi Tingpamotion. A la manière de Tycho et surtout Boards of Canada, les oscillations synthétiques du duo basé entre Lisieux et Rennes percutent des beats d’abord tranchants sur le Tingpamulak n°7 initial, avant de devenir de plus en plus fugaces.
Le spectre des Écossais apparaît de manière encore plus évidente sur la face B Krawl Kosmotion dont les boucles cinématographiques auraient tôt fait de donner le tournis à l’auditeur si elles n’étaient pas ponctuées par diverses relances digressives bienvenues. Insaisissables et amovibles, celles-ci donnent l’impression, tel un filet d’eau, de s’échapper constamment entre les doigts de celui qui s’essaye à leur capture. A l’instar du bris de glace qui meurtrit l’illustration graphique de l’EP, le duo semble défendre l’idée du lâcher-prise et de la perte de maîtrise.
La notion d’interaction est également centrale, les musiciens indiquant qu’elles s’opèrent à la fois entre eux, "avec nos influences et nos tics musicaux" mais également "entre nos machines". S’agissant de la mise en oeuvre technique, les Français se font même plus précis. "Nous n’utilisons l’informatique que comme "magnétophone" par exemple, notamment pour ne pas nous perdre dans les soucis techniques de drivers et de compatibilité, mais aussi pour garder le côté "groupe" et l’interaction physique (câbles, modulations ...) entre nos machines. Tout cela reste le plus spontané et direct possible".
Délibérément planant, Tingpamotion constitue en tout cas un prolongement plus minimaliste de l’enthousiasmant # II sur lequel le sommet Burina Facia évoquait davantage l’univers de Four Tet. Les beats se font ici plus discrets et les constructions aux confins de la braindance et de la chillwave prennent une teinte de plus en plus ambient pour constituer une rêverie délectable.
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