Duke Garwood - Garden of Ashes
Après une demi-douzaine de longs formats incluant notamment une collaboration avec Mark Lanegan (Black Pudding en 2013), Duke Garwood nous charmait de nouveau avec Heavy Love il y a deux ans. Mais 2017 pourrait être l’année du Britannique tant Garden of Ashes surclasse tout ce qu’il a fait précédemment.
1. Coldblooded
2. Sonny Boogie
3. Blue
4. Days Gone Old
5. Sing to the Sky
6. Garden of Ashes
7. Heat us Down
8. Hard Dreams
9. Move Softly
10. Sleep
11. Coldblooded the Return
Et pour le formuler telle une évidence, l’artiste place d’entrée une missive de choix avec un Coldblooded dont la lourdeur des guitares en apparence câlines contraste avec la rythmique downtempo pour former un titre folk dont le caractère paradoxal saurait être illustré à l’aune de la voix de Duke Garwood, à la fois rauque et avenante.
Accéder à la simplicité alors même que l’on est ambitieux, là n’est pas un mince exploit. Celui de convoquer l’esprit du Sea Change de Beck (Sonny Boogie et Blue) sans même avoir recours aux cordes constitue également un sacré tour de force. La voix et l’instrumentation dépouillée, toujours sur le fil, justifient en tout cas pleinement cette comparaison renforcée par le jeu de guitare, la batterie minimaliste et les chœurs féminins assurés par Smoke Fairies qui rendent l’ensemble absolument essentiel.
Comment se remettre d’une telle entrée en matière ? Plus grave et moins mélodique, Days Gone Old propose des accords rutilants en guise de battements respiratoires, et ouvre habilement le terrain à un Sing to the Sky dont le jeu de guitare convoque à la fois force et désespoir, sans occulter un soupçon de mélancolie traduit par quelques arpèges bien sentis.
Dans la seconde partie du disque, le Londonien s’autorise une paire de ballades minimalistes de crooner qui rappellent forcément Nick Cave (Garden of Ashes et Hard Dreams), avant de nous proposer, avec un Move Softly dont la rythmique joue sur les contretemps, une pop immédiate marchant sur les traces du Velvet Underground, bien aidé en cela par un débit vocal à la Lou Reed.
Garden of Ashes ne se contente pas d’être un disque fabuleux, il est avant tout humain. Ce qui signifie qu’il est donc empli de contradictions, de paradoxes et d’imperfections, telles ces doigts traînants pour assurer les glissements d’accords sur Sleep. Une aventure dont on ne revient pas tout à fait identique, tant Duke Garwood suspend le temps et les éléments sans jamais en altérer la beauté par une quelconque redondance.
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