La dernière trouvaille du label IDM belge Xtraplex nous vient de Tournai, côté francophone du plat pays. C’est pourtant en allemand que le nom de ce troisième opus du projet de Guillaume Bacart (qu’il épelait A.N.A.L.E.P.T. sur son premier album Flaw sorti en 2005 sur feu Carte Postale Records, micro-label d’outre-Quiévrain où transitèrent notamment Silencio, Ruacutane, Kingfisherg ou Christophe Bailleau) évoque ces distances interstellaires qu’on parcourt en parsecs pour atterrir dans le cas présent en plein milieu des 90s du label Warp.

Rien d’étonnant en ce sens à ce que le pseudo du Belge évoque la série d’EPs Analord que Richard D. James aka Aphex Twin publia il y a une douzaine d’années sur son label Rephlex et dont l’IDM versant acid house renouait avec ses racines du début des 90s non sans une certaine nostalgie. Habité par la même candeur rétro-futuriste dans les nappes oniriques qui en survolent les constructions rythmiques (Hexyl), Sternweite partage avec ces sorties méconnues de l’Anglais un fétichisme comparable pour les machines vintage (celui de Guillaume Bacart lorgnant du côté du harware suédois : drum machine Elektron, Monomachine et Nordlead1 précise-t-il à l’adresse des bidouilleurs en herbe sur sa page Bandcamp, où l’on peut télécharger librement le tout aussi bon Sequence de 2012) et un goût pour les beats relativement stables et réguliers, sur lesquels blips kosmische aux mélodies alambiquées et harmonies de synthés impressionnistes (The Finality Of Dreams, A Safe Return) soufflent leurs envies de liberté en apesanteur.

La comparaison toutefois s’arrête là, car là où AFX, coutumier des rythmiques indomptées, surprenait sur certains volets d’Analord en les affublant d’un background techno canal historique, Analept privilégie jusqu’au bout l’héritage de Warp, d’un downtempo presque trip-hop (The Mind, Sequela) aux concassages différentiels d’Autechre (Exhausted, Monombra, Electronic Pills) en passant par un Hostile plus dynamique aux faux-airs de batterie organique, qu’entrecoupent de courts instrus purement ambient (Rising Box, Defective) pour rêver de nébuleuses roses dans les caissons cryogéniques qui nous emmènent probablement quelque part aux abords de la constellation d’Orion. Charmant.