2014 sans prise de tête - Partie 9
Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l’illusion d’être un défricheur) avouables rendent l’exercice de plus en plus raillé, j’y vois essentiellement l’occasion d’ordonner mes découvertes annuelles. Et tant mieux si certains y trouvent ici et là leur compte.
20. Ought – More Than Any Other Day
Quelques écoutes m’ont permis de découvrir le caractère addictif de ce disque conjuguant l’influence post-rock des pionniers de Constellation, le post-punk des Talking Heads (le chant de Tim Beeler n’est pas sans rappeler celui de David Byrne) et la noise de Sonic Youth. Forcément accessible au regard des accointances avec ses aînés, More Than Any Other Day n’est pour autant pas dénué de personnalité et les Canadiens, entre hymnes immédiats et constructions plus alambiquées et expérimentales, maîtrisent un sujet qu’ils pourraient être amenés à transcender davantage encore dans un futur proche.
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19. Elise Melinand – Gray Hoodie
Le premier album d’Elise Melinand tient les promesses suscitées par l’EP Le Voyage. Sans jamais sombrer dans la caricature, Gray Hoodie réalise la parfaite synthèse entre l’univers des deux premiers múm et La Marche De L’Empereur d’Emilie Simon. Les Californiens de n5MD ont eu le nez fin en enrôlant cette artiste dont la pop onirique et hivernale brasse bien plus d’influences qu’il n’y paraît au premier abord.
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18. Eels – The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett
Après Blinking Lights And Other Revelations, Mr. E nous refait le coup de l’album introspectif dont le processus de création s’éternise. La composition de The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett a en fait débuté avant celle de Wonderful, Glorious, son génial prédécesseur. Si ce dernier lorgnait du côté immédiat et électrique de la discographie du groupe, rappelant ainsi Souljacker, ce nouveau cru se veut plus mélancolique. On pourra regretter l’absence d’un ou deux morceaux bien placés dynamisant l’ensemble, mais l’élégance des cordes et des arpèges suffit à faire mouche. Comme toujours avec Eels.
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17. GoGo Penguin – v2.0
Jamais dans l’imitation de leurs prestigieuses influences, les Mancuniens parviennent néanmoins à effectuer la synthèse de disques aussi prestigieux que l’Amnesiac de Radiohead, le TNT de Tortoise, le Laughing Stock de Talk Talk et le Leucocyte du Esbjörn Svensson Trio. Le jazz-rock de v2.0 est un modèle du genre qui devrait séduire les adeptes de chacun de ces registres.
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16. Alex G – DSU
DSU, c’est l’évidence même. Jusqu’alors anonyme, le quatuor basé à Philadelphie franchit plusieurs paliers à la fois pour accoucher d’un cinquième opus, signé chez Orchid Tapes, dont l’immédiateté des compositions rime avec pérennité. La consistance de celles-ci leur permet en effet de résister à l’épreuve de l’écoute répétée. La bande menée par Alex Giannascoli nous propose donc treize titres percutants et courts – ils atteignent rarement les trois minutes – qui naviguent entre l’univers lo-fi de Pavement et celui tout en arpèges de Pinback.
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15. S.H.I.Z.U.K.A. – Between
Un an après We Are Empty, Anthony Do Khac radicalise encore son propos avec Between. Entre IDM névrotique, électro sombre et techno, ce disque nous met, à l’instar de sa pochette, la tête à l’envers. Les déçus du Syro d’Aphex Twin pourront trouver de quoi satisfaire leur attrait pour les (dé)constructions singulières mêlant malaise et angoisse.
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14. Figures In Motion – Confusion Will Pass
Pour son premier disque, le trio parisien génère un rock indé rappelant Radiohead. Aussi bien vocalement que musicalement, la comparaison est inévitable et il convient évidemment de la nuancer. Il s’agirait ici d’un Radiohead ayant fait l’impasse sur le diptyque électronique partagé à la croisée des millénaires. On pense donc principalement à The Bends, Ok Computer et In Rainbows pour la recherche et l’obtention permanente d’un équilibre de pop à tiroirs. Lorsqu’ils intègrent des éléments électroniques, c’est alors la poptronica des Allemands de Notwist qui vient à l’esprit. De bien charmantes références pour débuter une discographie.
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13. Les Marquises – Pensée Magique
Il n’est pas aisé de parvenir, comme le fait habilement Jean-Sébastien Nouveau, à satisfaire à la fois les mélomanes les plus exigeants et ceux qui recherchent en priorité un plaisir immédiat. Ici, la multiplication des couches sonores, si elle apporte un aspect parfois chamanique, ne nuit jamais à l’aspect mélodique des compositions. Du violon à la trompette, en passant par le saxophone, les percussions et les larsens, les musiciens sont nombreux et l’électronique ne s’invite que ponctuellement. De ce dosage réside probablement l’une des dimensions – le travail, le talent et la maîtrise technique en sont d’autres – rendant ce disque de pop tribale si humain, riche et abouti.
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12. Komparce – Zerlegzen
Il n’y a pourtant aucun favoritisme là-dedans (et c’est bien ça le pire, comment expliquer en ce sens le désintérêt de toute une frange de la presse pour ces artistes ?) mais, en plus de S.H.I.Z.U.K.A., le label Chez.Kito.Kat est encore une fois représenté dans mon bilan annuel. Komparce, c’est le duo formé par Dog Bless You et Mr Bios. Du solide, donc. Pour autant, les gaillards sortent des sentiers battus en publiant une bande sonore commandée par le Centre National de l’Audiovisuel du Luxembourg. Surprise, non seulement ce n’est pas rébarbatif, mais c’est même passionnant et l’on navigue avec brio entre free-jazz, électro planante et ambient minimaliste.
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11. Timber Timbre – Hot Dreams
Avec Hot Dreams, l’évolution des Canadiens est évidente et leur univers se tournant de plus en plus vers les Tindersticks, Lambchop ou Bill Callahan est aussi classieux et percutant qu’efficace.
L’avis du comité sur le disque
Eels sur IRM - Site Officiel - Myspace
Timber Timbre sur IRM
Les Marquises sur IRM - Bandcamp - Site Officiel
Elise Mélinand sur IRM
S.H.I.Z.U.K.A. sur IRM - Bandcamp
Figures In Motion sur IRM
Ought sur IRM
Komparce sur IRM
Alex G sur IRM
GoGo Penguin sur IRM
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