2014 sans prise de tête - Partie 3
Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l’illusion d’être un défricheur) avouables rendent l’exercice de plus en plus raillé, j’y vois essentiellement l’occasion d’ordonner mes découvertes annuelles. Et tant mieux si certains y trouvent ici et là leur compte.
80. Yellow King – s/t
Avec trois titres s’étalant sur seulement vingt-cinq minutes, j’aurais pu classer ce disque parmi les EPs, mais la densité et la qualité de cette œuvre font qu’elle mérite à mon sens d’être considérée comme un long format. Entre rock indé, cold wave et pop heavy, il y en a pour tous les goûts sur cet opus qui, entre spontanéité et maîtrise technique, voit les Messins de chez Specific signer un opus majeur.
L’avis plus complet de Leoluce sur le disque
79. C\/\/\/\ – Flashback Blues
Suite au décès de son père, Chris Weeks a vécu le syndrome de la page blanche. Après ce hiatus créatif, l’inspiration lui revint de manière boulimique et entre ambient minimaliste, lo-fi et field recordings d’ambiances pluvieuses, le Britannique confirme qu’il est l’un des secrets les mieux gardés de la scène électronique européenne. Est-ce vraiment un disque de deuil ou celui d’un retour à la vie que compose, sur Flashback Blues, un Chris Weeks qui s’est doté pour l’occasion d’un nouveau pseudonyme ?
L’avis plus complet de Rabbit sur le disque
78. Ill Clinton – A M B A P
Entre No Filter et The Illvolution, le Philadelphien a encore été généreux cette année, mais c’est bien vers le mini-album A M B A P que va ma préférence. L’aisance avec laquelle Ill Clinton déploie une série de huit hymnes abstracts urbains essentiellement instrumentaux laisserait presque des regrets quant au caractère trop court de cet opus.
L’avis plus complet de Rabbit sur le disque
77. Barzin – To Live Alone In That Long Summer
Vivre seul. Un thème central de l’œuvre de Barzin qui s’invite jusqu’au titre de son quatrième album. Le Canadien poursuit sa discographie en maintenant les mêmes codes : une voix, la sienne, qui s’appuie sur une base folk, une rythmique downtempo et des cordes essentielles pour retranscrire sans trop-plein l’émotion dont le songwriting de Barzin est chargé.
76. Maxïmo Park – Too Much Information
Entre rock indé, new wave et bips électroniques, les musiciens s’amusent et multiplient les contrepieds, renforçant ainsi l’aspect labyrinthique de ces compositions où les mélodies ne sont pas sans rappeler, ici et là, celles des Smiths.
L’avis du comité sur le disque
75. Trent Reznor & Atticus Ross – Gone Girl OST
Après The Social Network et The Girl With The Dragon Tattoo, David Fincher fait de nouveau confiance à Trent Reznor et Atticus Ross pour signer la bande originale de Gone Girl. Une nouvelle fois, le réalisateur américain peut s’appuyer sur des compositions de haute volée. Entre ambient vaporeuse et sonorités industrielles, la tête pensante de Nine Inch Nails puise dans les deux extrémités de sa discographie : le piano hanté de Still ou Ghosts I-IV et les névroses – tout à fait dans le ton de ce qui est le film de l’année – de The Downward Spiral.
Mon avis plus complet sur le disque
74. Seez Mics – Cruel Fuel
Cruel Fuel constitue le premier véritable disque solo du emcee qui, pour l’occasion, a su s’entourer. Le beatboxer Max Bent signe en effet l’essentiel de ces instrus lorgnant vers un hip-hop tribal sur lesquelles s’appuie l’Américain pour poser son flow imparable.
L’avis plus complet de Spoutnik sur le disque
73. J Mascis – Tied To A Star
Le dinosaure se fiche bien de pondre un disque qui ne renouvèle pas les codes du genre. Successeur logique d’un Several Shades Of Why pondu en solo ou du récent I Bet On Sky avec Dinosaur Jr, Tied To A Star contient suffisamment de bons morceaux sans qu’aucun creux ne soit apparent pour constituer un album assez fameux.
72. Holy Sons – The Fact Facer
Souvent, les albums les plus récalcitrants sont ceux qui dévoilent le plus d’élégance dès lors que l’on parvient à en forcer la porte d’entrée. C’est précisément le cas, pour moi, de The Fact Facer. Rares sont les disques auxquels j’ai donné autant de chances de me convaincre, et les passages qui me semblaient être empreints d’un lyrisme grandiloquent trouvent désormais grâce à mes yeux. De manière plus globale, le songwriting du Portlandais signé chez Thrill Jockey, entre folk et pop psychédélique, est impeccable et fascinant.
L’avis du comité sur le disque
71. Evan Caminiti – Coiling
Entre ambient et drone, Evan Caminiti refuse de choisir sur Coiling, et nous avec. Les thèmes se répètent et prennent le temps de se déployer pour exprimer tout leur volume et le caractère hypnotique qui en découle. Fascinant.
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