Le streaming du jour #1186 : Godflesh - ’A World Lit Only By Fire’
Pas facile de jauger l’évolution de Godflesh, projet à géométrie variable d’un Justin Broadrick aux multiples incarnations, encore moins de juger en une poignée d’écoutes la pertinence de sortir un tel disque en 2014, retour anachronique mais radical à souhait et impressionnant de maîtrise au metal-indus apocalyptique et vicié des débuts. On se contentera donc d’apprécier comme il se doit ce puits de noirceur old school suant la misanthropie et le chaos urbain, réussite de plus à mettre au compteur des pionniers du metal-indus.
"It’s certainly more like Streetcleaner than Hymns" admet ainsi l’Anglais en interview. Renouer avec les intentions sans concession des origines du groupe, à en croire l’intéressé, c’était déjà il y a 13 ans l’ambition du très bon mais pourtant propret Hymns aux vocalises annonciatrices de son projet shoegaze-metal Jesu, celles-là mêmes qu’on retrouve ici en version plus fantomatique sur Imperator ou sur le final Forgive Our Fathers. Cette fois néanmoins, aucune équivoque : revoilà les boîtes à rythmes crues aux accès de frénésie menaçants, la basse sourde et hypertendue de G.C. Green, le proto-grunt rageur et l’itération forcenée, comme si l’on était aspiré 25 ans en arrière. Minimalisme roide et riffs contondants de rigueur, c’est tout juste si les guitares toujours abondamment distordues ont gagné en "vélocité" (tout est relatif...) sous l’influence de la 8-cordes que manie désormais l’Anglais depuis quelques années avec Jesu.
Alors oui, bien sûr, on pourrait regretter que l’influence des cauchemars massifs autant qu’immersifs de Greymachine ou JK Flesh s’arrête à l’excellent New Dark Ages. Car en dépit de tout ce que Broadrick a pu explorer de son côté, du harsh noise au dub-metal en passant par le dark ambient de Final, le doom hip-hop de Techno Animal, les pulsations synthétiques de Council Estate Electronics ou l’électro-shoegaze de Pale Sketcher, Godflesh reste Godflesh, mais c’est justement ça qui est bon en ces temps de reformations diluées dans la soupe en brique.
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Eric the Red & Leaf Dog - The Red Alert
- Boxguts - Man Myth Mystery EP
- Son Lux - Risk Of Make Believe EP
- Gumshoes - Bugs Forever
- Hamish Hawk - Juliet as Epithet
- Błoto - Grzybnia
- Lee Scott & Tom Caruana - There Is A Reason For Everything (Live In The Living Room) EP, remixed by Tom Caruana
- Bobby Craves, Fazeonerok & Chef Mike - Frog Brothers III EP
- Sleep Sinatra & August Fanon - Hero's Journey EP
- doseone & Steel Tipped Dove - Restaurant Not
- Pour débattre de 2024 (2/3)
- 2024 à la loupe : 24 albums jazz/library music (+ bonus)
- IRM Podcasts - #23/ les oubliés de décembre 2024 - Part 2 : ambient, jazz, electronica etc. (par Rabbit)
- Pour débattre de 2024 (1/3)
- 2024 à la loupe : 24 albums hip-hop (+ bonus)