Le streaming du jour #1196 : GoGo Penguin - ’v2.0’
Il est finalement assez peu fréquent qu’une formation aussi ouvertement jazzy s’invite dans nos colonnes. Il faut dire que le trio britannique GoGo Penguin est doté d’une ambition et d’une ouverture d’esprit quasi infinies.
L’infini, c’est justement le terme qui se dégage de l’écoute de ce v2.0, dont le titre permet d’identifier sans trop de difficulté le fait qu’après un Fanfares initial, il s’agit du deuxième opus de la troupe. L’infini, disait-on, se justifie au regard du sentiment de liberté que ressentira l’auditeur, seul face à des territoires en friche, en écoutant les digressions du trio.
Mais ce sont également les possibilités des Mancuniens qui semblent infinies et ce au prix d’une assurance technique hors du commun et avec finalement peu d’instruments puisque le virtuose Chris Illingworth assure les parties au piano tandis que Nick Blacka se charge de la basse et Rob Turner de la batterie et des percussions diverses.
Il serait probablement injuste de rendre hommage à un titre sans faire injure aux autres tant chaque partie est riche à la fois au niveau des mélodies et des harmonies. Difficile néanmoins de ne pas souligner le chef-d’œuvre que peut constituer To Drown In You et sa progression sur le fil, pleine de tension avec un jeu de batterie qu’il sera difficile de transcrire avec de simples mots et un piano dont les touches sont manipulées avec une délicieuse agilité.
De Shostakovich à Aphex Twin (cette dernière influence n’étant perceptible que par bribes, comme les hachures électroniques syncopées à la fin de One Percent, mais revendiquée par le trio) en passant par Esbjorn Svensson Trio, le Talk Talk des deux derniers albums ou le Radiohead d’Amnesiac, le grand écart entre classique et électronica - presque infini, donc - est quasi permanent.
Quand à sa qualité et sa profondeur d’âme, elles sont évidentes. A vrai dire, depuis le Tortoise de TNT, autre influence évidente, on n’avait probablement pas entendu un disque effectuant aussi bien la synthèse du jazz et des autres courants alternatifs. C’était au siècle dernier. En somme, une attente infinie...
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