Après Echidna, un premier EP sorti en fin d’année dernière, le Rennais Yann Razavet proposait, il y a déjà quelques mois, son premier long format.

Hypnotique et labyrinthique. Au petit jeu des adjectifs désignant au mieux les compositions de Marble Arch, ceux-ci emporteraient probablement la mise.

Proposer un disque de shoegaze - ou de dream-pop à tendance lo-fi, chacun pouvant jouer des étiquettes comme bon lui semble - en 2014 ne constitue pas une démarche particulièrement périlleuse, l’heure étant au revival du mouvement dont bénéficient certaines figures majeures, à l’instar de Slowdive reformé récemment pour assurer une tournée qu’on imagine lucrative.

Néanmoins, ce qui peut agacer chez certains passe ici étrangement bien. Le Rennais ne force pas le trait et sa démarche ne semble pas calculée. Comme il l’indique lui-même, "c’est au départ une démarche intime, qui prend de l’ampleur et se révèle. Pas d’influences revendiquées, pas de case attribuée, simplement le son de l’enfance, du jeu, de l’expérimentation". En un mot, c’est d’authenticité dont il est ici question.

Musicalement, on pensera donc, justement, à Slowdive ou Jesus & Mary Chain, mais aussi, si l’on puise dans des références plus récentes, à The Pains of Being Pure At Heart. Marble Arch nous concocte un cocon dans lequel on se laisse envelopper et où l’on s’abandonne et diffuse nos rêves les plus profonds. Pour en finir avec le jeu des adjectifs, il en est un autre que l’on aurait pu ajouter : onirique. A moins que ce ne soit celui de paisible ? Vous aurez en tout cas saisi l’état d’esprit global dans lequel The Bloom Of Division plonge l’auditeur.