The Acid - Liminal

The Acid, cela pourrait sonner comme un groupe hardcore ou encore d’électro effrayante. Il n’en est rien. The Acid s’avère être une drogue douce et poétique à consommer sans modération.

1. Animal
2. Veda
3. Creeper
4. Fame
5. Ra
6. Tumbling Lights
7. Ghost
8. Basic Instinct Voir la vidéo The Acid - Basic Instinct
9. Red
10. Clean
11. Feed

date de sortie : 07-07-2014 Label : Infectious Music

The Acid a dévoilé son album Liminal, une drogue douce qui vous a peut-être déjà fait chavirer. Le projet est mené par les trois producteurs Ry X, Steve Nalepa et Adam Freeland. Jusqu’au mois de juin ils ont laissé planer le doute sur leur formation. Leur musique, ils l’avaient déjà révélée au travers de premiers extraits tels que Basic instinct dès le mois de février :



Le titre s’étant répandu à vitesse grand V sur la toile, le mystère s’installa sur la composition de ce groupe inconnu de tous.

Enfin, ils décident de laisser filtrer leur identité au grand jour et quelle ne fut pas la surprise de retrouver trois maîtres de la production contemporaine réunis dans un seul et unique projet. Petit rappel, Ry X n’est autre qu’un des deux fragments de Howling découvert avec le titre Shortline.

Le second, c’est Steve Nalepa, professeur de technologie musicale dans un conservatoire de musique universitaire de la Côte Ouest, collaborateur direct du producteur Adam Freeland ou encore de The Weeknd ou Drake. Il fut aussi co-fondateur d’une maison d’édition souvent primée, Dilettante Press, dédiée à des livres d’art qui s’attachent à questionner les idées traditionnelles érigées sur la culture.

Quant le troisième, Adam Freeland, producteur et DJ, patron du label de Brighton Marine Parade Records, son but principal et unique a toujours été de hisser ses créations à un niveau de production provocateur et bouleversant les idées reçues. L’une de ses playlists de remixes est en écoute sur Soundcloud ici.

Vous l’aurez compris, ces trois comparses ne se sont pas réunis pour rien. Leur but premier était de faire de la musique ensemble et de la partager. Ils ne voulaient pas qu’elle soit appréciée pour leurs noms mais pour ce qu’elle est. Comment a eu lieu la rencontre ? Le hasard comme toujours ! Parfois l’ont dit que le hasard est une histoire dont on ne connait pas la fin. Aujourd’hui, la fin est la plus moderne qu’il soit donné d’être à un projet d’électro-pop atmosphérique. La cohérence du propos et de la musique est magnétique.



Le chant de Ry X donne ce supplément d’âme nécessaire à la production qui, seule, serait limitée à des rythmiques entêtantes et transcendantes. Mais ce supplément d’âme mêlé à ces compositions enivrantes crée un genre nouveau de post-dubstep renouvelant les efforts perdus d’un James Blake tombé dans les affres de la facilité. Les trois protagonistes ont su ajouter à leur production pointilleuse une touche de house électrisante.

Cette forme impulse une liberté, un renouveau, une envie de vivre et de briser les chaînes qui nous condamnent à nous enfermer dans des carcans traditionnels. Et c’est avec un titre comme Creeper que nos viscères se déchirent petit à petit grâce à des beats psychotoniques poussant à crier notre rage et parvenir au fantasme divinatoire !



Après l’écoute de cet album que l’on a essayé de catégoriser dans un « genre » il s’impose une chose irrévocable : The Acid est passé à la version R’n’B 2.O en mélangeant ces fameux sons post-dubstep à leurs expériences de production personnelles. Il font partie de ces avant-gardistes de la musique comme a pu l’être Leila avec l’album Courtesy of Choice en 2000.

The Acid est organique, ouateux et sibyllin, ils ont ce don d’anéantir les doutes et de vous convaincre que leur (votre) instinct est le bon et que seul ce dernier doit vous guider.



Chroniques - 31.07.2014 par Lilie Del Sol