Dire que le disco post-Giorgio Moroder tous synthés en avant de Perturbator ne nous avait pas fait forte impression serait un euphémisme. Mais notre tendresse pour l’écurie Revolving Door de l’excellent Ectoplasm aidant, la seconde chance laissée à l’Anglais James Kent à l’occasion du premier EP de ce side project plus atmosphérique et downtempo s’est avérée tout à fait judicieuse.

Entre ambient occulte (Onryō Chant) voire onirique (Rust) et chillwave gothique (A Secret), le bien-nommé L’Enfant De La Forêt est effectivement d’une tout autre trempe. Si l’écho sur les beats et l’esthétique générale du projet témoignent toujours d’un certain attrait pour le vintage, pas question ici de flirter avec l’hédonisme des années 80 mais plutôt avec la musique qui suintait des caveaux de l’époque, ceux où l’on pratiquait d’étranges cérémonies sur l’autel d’une machinerie proto-électronique constituée de boîtes à rythmes et de synthés analogiques. Pour autant, la musique de l’Américain n’a rien de glacée, agrémentant de rondeurs tribales (marimbas ?) et d’un chant de gorge mystique et sépulcral ses comptines obscures mais parfois presque sensuelles (The Noise Of This World) pour petits chaperons gris des forêts de béton.