Cap vers Pesaro, cité portière italienne coincée sur la façade Est de la Botte, à quelques encablures de Saint-Marin. Le coin à champignons est encore confidentiel dans l’Hexagone mais, de l’autre côté des Alpes, on parle depuis quelques années déjà du "mouvement de Pesaro".

L’émergence de plusieurs formations telles que Soviet Soviet, Altro ou Brothers in Law (dont le guitariste, Nicola Lampredi, est aussi celui de Be Forest), toutes basées dans cette zone géographique, est à l’origine de cette appellation. Pour éviter de nous disperser, nous nous concentrerons uniquement sur Be Forest.

Il faut dire qu’il y a déjà suffisamment à dire de ce trio qui avait accouché en 2011 d’un premier opus intitulé Cold. En plus, donc, du guitariste Nicola Lampredi, on trouvait Costanza Delle Rose au chant et à la basse, ainsi qu’Erica Terenzi, qui, en plus de donner de la voix, donnait le tempo derrière les fûts.

Pour son deuxième album Earthbeat, Be Forest a accueilli Lorenzo Badioli qui use du synthé et de quelques effets électroniques. Léger changement d’orientation pour un quatuor dont le shoegaze teinté de coldwave voire de chillout n’est pas sans rappeler Warpaint.

Voilà pour le premier rapprochement qui vient à l’esprit, mais si l’on gratte un petit peu, et que l’on se concentre sur les couches instrumentales, il sera difficile, parfois, de ne pas penser à la sombre luminosité de Joy Division, voire des Cure. Moins mainstream, nos plus fidèles lecteurs pourront se rappeler au bon souvenir de Landscape.

Il faut bien avouer qu’il n’y a pas là de réelle révolution musicale, et on ne pourra que louer le choix d’avoir réalisé un album court (32 minutes) sans quoi l’impression générale dégagée aurait pu se trouver en porte à faux avec l’adage du label We Were Never Being Boring. Cette demi-heure musicale constitue, néanmoins, un moment bien agréable.