Top albums janvier 2014 + Bilan 2013 du Forum Indie Rock
Comme l’an dernier on rattrape notre procrastination de janvier avec ce bilan groupé. Résultat, un grand melting-pot d’indie rock, d’IDM, de metal, de hip-hop, de drone ambient, d’americana et on en passe, brassant successivement le meilleur de ce début d’année et une poignée d’essentiels que les votants du FIR ont retenu de ce cru 2013 lors de notre référendum de janvier, non sans quelques surprises d’ailleurs puisque pour la première fois dans l’histoire du forum un album de "musique extrême" se hisse à la tête du classement. Entre rattrapages et actualité, valeurs sûres et découvertes, pop et expérimentations, on espère que vous y trouverez tous votre compte et quelque chose de neuf à grappiller.
Top albums - janvier 2014
1. Damien Jurado - Brothers And Sisters Of The Eternal Son
"Toujours au bénéfice de la production stellaire et embrumée de Richard Swift, Damien Jurado donne suite à l’excellent Maraqopa de 2012 avec ce nouveau bijou de folk psychédélique vintage aux rêveries ferventes et subtilement enluminées. Plus luxuriant et uptempo que son prédécesseur mais tout aussi libertaire et contrasté, on y retrouve l’Américain en pleine possession de ses moyens, enchaînant les pics d’intensité pour mieux dérouler en fin de disque sur une série de ballades plus épurées, entre dépouillement folk et pastels électro-acoustiques. Beau disque."
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(Rabbit)
2. Stuntman - Incorporate The Excess
"Pas là pour rigoler, le groupe originaire de Sète prend au sérieux l’idée de hardcore chaotique. Mâtiné de salves grind et pétri dans le sludge, leur métal emprunte des voies qui semblaient déjà trop souvent parcourues et éclairent pourtant de nouveaux horizons marécageux.
Incorporate The Excess se démarque surtout par son gros son. Calibrée comme les meilleurs, la production est à la hauteur de la maîtrise du groupe, se met au service de sa puissance et de ses compositions ciselées. Stuntman ne fait pas dans la dentelle et pourtant, il fallait une certaine finesse pour ne pas sombrer dans le poncif. Ils ont su convoquer les références évidentes (Botch, Rorschach, Breach...) sans les plonger dans le formol. Plutôt du genre à réveiller les morts qu’à les faire se retourner dans leur fosse commune."
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(Le Crapaud)
3. Tara Jane O’Neil - Where Shine New Lights
Belle année pour nos dames de la folk : retour prometteur pour Angel Olsen et Marissa Nadler, inespéré pour Linda Perhacs, et discret mais néanmoins jubilatoire pour Tara Jane O’Neil. Ce nouvel album se veut comme son nom l’indique extrêmement lumineux. Les petites touches gracieuses et lancinantes viennent transcender une americana déjà bien personnelle, plus policée ici que les dernières atmosphères bricolées partagées avec Kazumi Nikaido (2011). Where Shine New Lights offre un moment de frisson qui vient très vite se hisser aux côtés d’un You Sound, Reflect (2004) ou A Ways Away (2009)… voire même plus haut. Bouleversant !
(Riton)
4. Ill Clinton - The Illvolution
"C’est en mode plus old school et à la tête d’une quinzaine de MCs plus ou moins méconnus de son entourage de Philly qu’on retrouve le producteur d’US Natives. D’emblée ça sent le B-movie stylé, western post-moderne toutes pétoires dehors avec une classe pas loin de Ghostface sur Cold Crush ou Other Side Of Town, film de gangsters urbain à la New-Yorkaise sur End It, jazz enfumé de film noir musclé avec Got Jokes ?, polar baroque aux chœurs de giallo sur Deaf Ear et tout du long des rappeurs qui sentent bon les 90s, menace décontractée et refrains catchy, zéro fioriture, le pied.
Atmosphères entêtantes et flows acérés, The Illvolution ne révolutionne pas le hip-hop mais lui rend un peu de la coolitude malade et de la flamboyance plombée des regrettées années 90, que demander de plus ?"
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(Rabbit)
4. Raz Ohara - Moshka
"Croisé au chant chez Apparat, le Danois Patrick Rasmussen en remontre aisément au maniéré James Blake sur ce troisième album solo qui fait enfin de la soul électronique un art de l’élégance et de la suspension, dans le sillage des rêveries somatiques de Leila période Courtesy Of Choice.
Il fallait oser reprendre l’ultra-minimaliste True Love Will You Find In The End de Daniel Johnston dans une telle profusion de pulsations dubtronica, un exercice d’équilibrisme entre épure aquatique et minutie électronique qui caractérise justement l’entièreté de ce Moksha aux humeurs éthérées."
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(Rabbit)
6. Black Swan - Tone Poetry
"Décidément le New-Yorkais nous habitue à ces sorties de début d’année qui ne nous lâchent plus jusqu’à l’heure des bilans, et ce ne sont pas les reflux élégiaques de ce Tone Poetry aux harmonies suspendues entre purgatoire entêtant et paradis hors de portée qui nous laisseront le loisir d’oublier son talent pour l’ambient la plus majestueuse et troublante qui soit.
Un nouveau chef-d’œuvre en communion avec le divin, dont les marées de bruit blanc éthéré et de nappes synthétiques aux incursions orchestrales d’un autre temps (le chant lyrique et les cordes maussades et surannées de Psalm, le piano poussiéreux de Beloved) irradient d’une ferveur hantée qui brûle les ailes, l’âme et le reste."
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(Rabbit)
7. Birds Of Passage - This Kindly Slumber
Grande prêtresse du no man’s land de brumes livides qui sépare le sommeil de l’éveil, Alicia Merz fait tomber des flocons de cendres légers comme du coton sur nos petits cœurs meurtris avec ce troisième opus sorti comme son prédécesseur Winter Lady sur le label Denovali. Toujours plus avant dans l’épure voilée des nappes ambient émaillées d’accords acoustiques et la blancheur troublante d’un chant suspendu entre conscience et abandon, quiétude et neurasthénie, la Néo-Zélandaise, moitié de Brother Sun Sister Moon et Snoqualmie Falls, nous envoûte un fois de plus avec un minimum de moyens, recouvre nos névroses d’une fine couche de poudreuse et absout d’un souffle désenchanté nos solitudes et nos regrets.
(Rabbit)
Bilan 2013 du FIR
"Terra Tenebrosa est fascinant et The Purging, deuxième long format du mystérieux trio masqué l’est tout autant.
Loin d’être une réplique du séisme originel, cet album est une nouvelle manifestation de l’activité intérieure de The Cuckoo, leur mystérieux leader. Il dépasse allègrement tous les degrés de l’échelle de Richter et culmine à un niveau stratosphérique : on n’a pas entendu plus noir, plus dégénéré, plus torturé, plus furieux que The Purging en 2013.
Expérimental, post-tout un tas de choses (métal, punk, doom, etc.) et tout le temps malaisé, Terra Tenebrosa s’insinue dans notre cerveau pour communiquer sournoisement sa haine, non seulement de lui-même mais des autres aussi, et ses visions forcément cauchemardesques."
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(leoluce)
"Abstrait, Exai l’est indubitablement mais pouvait-on s’attendre à quoi que ce soit d’autre venant d’Autechre ? Abstrait dans sa musique, toujours cette impression de faire chanter les équations et vibrer les électrons, mais abstrait aussi dans ce qu’il provoque : quelle que soit l’écoute, morcelée, d’une traite, mélangée à d’autres, elle amène toujours au même éther, au même flou.
D’un côté rien de nouveau (ce qui, en soit, n’est absolument pas un problème), de l’autre un contraste inédit entre samples presque primitifs (on reconnaît sans peine les synthétiseurs, les basses - énormes - et presque la batterie) et empilement dense de couches sonores qui en fait un disque singulièrement accessible... singulièrement parce que lorsque l’on détaille les fondations de cette immédiateté, on se rend compte qu’en fait rien n’est simple.
Avec ses magnifiques propositions mêlées à d’autres qui le sont un peu moins, sa démesure et son irrégularité, jamais Autechre ne s’était montré si humain. Passionnant."
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(leoluce)
Une partie de la presse et certains fans de Radiohead ont boudé cet album. On peut se demander pourquoi tant ce disque ambitieux s’inscrit dans la suite logique de la discographie de Thom Yorke, à la croisée de The Eraser et The King Of Limbs. Certains verront dans la courte durée d’AMOK le signe d’un manque d’inspiration, d’autres se réjouiront de la parfaite cohérence d’un disque qui voit le Britannique poursuivre son défrichage de sonorités et d’horizons nouveaux.
< lire nos avis du top de février >
(Elnorton)
4. Sigur Rós - Kveikur
Le septième disque des Islandais est sans doute le plus passionnant depuis Takk.... Loin de la pop claudicante de Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust et de l’agréable ambient de Valtari, Kveikur se rapproche (mais jamais trop près) des ténèbres en durcissant le ton sans jamais se départir de l’évident sens mélodique de la formation. Le melting-pot d’influences donne lieu à un ensemble cohérent qui devrait ravir les fans de ( ) ou Ágætis Byrjun .
< lire nos avis du top de juin >
(Elnorton)
4. True Widow - Circumambulation
"Grand retour pour notre trio texan avec un album aux influences post-punk enfin parfaitement assumées et une signature sur le mythique label Relapse.
Dans un style authentique et inclassable, Circumambulation expire un vent chargé qui vous glace l’échine et vous entraîne à l’ombre d’un authentique hymne à la solitude.
Les rythmiques chamaniques, les mélodies austères et interminables font de cet album un objet moite et vaporeux et hissent True Widow au rang de groupe incontournable et singulier."
(nono)
6. Mark Kozelek & Jimmy LaValle - Perils From The Sea
Mark Kozelek a fait très fort cette année. Un album de reprises ( Like Rats ), une collaboration avec Desertshore, quelques live aussi pour faire bon poids, et ce Perils From The Sea, mis en musique par Jimmy LaValle (The Album Leaf) : le meilleur du lot.
Les arrangements (folktronica, orgue enfumé, batterie souple), délicats jusqu’au pointillisme parfois, y mettent en valeur une voix dépouillée, parfois peu juste, un peu endormie, relevée de fantomatiques overdubs en falsetto, une voix dont les rares éveils ont le charme d’une certaine maladresse aquoiboniste particulièrement touchante.
Dans cette ouate, que se passe-t-il ? Une voix amie, presque un voisin, presque un cousin, raconte des histoires. Des histoires tristes, mais finalement pas tant que ça non plus, relativement banales, des histoires de famille, des histoires de travaux dans la maison, d’ouvriers sans papier qui se font serrer.
Kozelek est un lyricist d’exception. LaValle l’a compris, qui offre à son recueil de nouvelles un écrin d’une beauté toute simple mais ample, comme les vies americana qui peuplent les historiettes du Red House Painter en chef. Le grand album américain de 2013.
(Norman Bates)
7. Nick Cave & The Bad Seeds - Push The Sky Away
L’Australien a effectué, avec Push The Sky Away un retour en forme remarqué. Quasi-unanimement plébiscité, le disque voit Nick Cave créer des ambiances menaçantes qu’on se plaît pourtant à rejoindre à la moindre occasion. Sa maîtrise de la tension atteint un point rarement égalé. Jamais il ne se livre totalement, jamais il ne semble dans la retenue, le travail d’équilibriste de l’artiste est absolument incroyable.
(Elnorton)
8. Ceramic Dog - Your Turn
"Bourré d’humour et de colère, le deuxième Ceramic Dog montre une nouvelle facette du trio fureteur mené par le toujours prolixe Marc Ribot. Maelstrom qui emprunte autant aux musiques traditionnelles qu’au jazz, au rock qu’à la noise, au hip-hop qu’à la musette, écouter ce disque promet de grands éclats de rire mais aussi pas mal de réflexion.
Tour à tour furibard et apaisé, qu’il soit d’humeur maussade ou plus joyeuse, le trio ose tout, ne respecte rien et s’empare de tout ce qui lui tombe sous la main pour lui faire subir mille outrages. Ce que l’on retient surtout, c’est sa grande tendresse qui l’amène à ne pas complètement casser ses jouets, à ne pas tomber dans l’ironie facile, dans le cynisme mesquin.
Sa colère communicative et sa jubilation qui ne l’est pas moins contribuent tout simplement à faire de Your Turn un incontournable."
(leoluce)
8. Villagers - AwayLand
De la qualité de ses arrangements à la beauté de ses harmonies, du velouté de sa voix à la précision de sa diction, Connor O’Brien est définitivement un garçon talentueux. Sans crier au génie, ce petit Irlandais, Villagers à lui tout seul, poète et multi-instrumentiste (et beau gosse en plus, ’foiré !) est tout simplement un excellent songwriter.
Après un premier album déjà très abouti, tourné vers l’intime, AwayLand se distingue par ses envolées lyriques dont les refrains sensibles et évidents ont marqué de leur empreinte les moments doux de cette année. Chaque morceau, en forme d’épopée ascensionnelle à la fois nostalgique et lumineuse, touche à son paroxysme quiconque était assez naïf pour croire encore possible d’écouter de la pop en 2013.
Pour éclairer un matin glauque ou s’endormir l’été sur le flan d’une montagne, cet album est vivement recommandé.
(Le Crapaud)
10. Year Of No Light - Tocsin
"Entité bordelaise frayant dans des marécages post-hardcore teintées de sludge, YONL ne garde aujourd’hui que le "post" de son étiquette originelle : de plus en plus massif mais aussi de plus en plus introspectif.
Dans la continuité d’Ausserwelt et de Vampyr, Tocsin s’en démarque pourtant, reprenant du premier les caractéristiques formelles tout en noircissant plus encore le propos, et conservant du second le goût du cinématographique et de l’errance.
En rendant plus saillants les accents doom et metal de son ossature principale, en incurvant légèrement ses trajectoires rectilignes, en rentrant toujours un peu plus en lui-même, Year Of No Light atteint tout à la fois l’épure et la complexité : Tocsin est ainsi une nouvelle réussite d’un groupe qui, jusque là, n’aura connu que ça."
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(leoluce)
10. Deerhunter - Monomania
Lo-fi, inspiré et addictif. Voici comment on pourrait résumer ultra-brièvement ce Monomania qui voit Bradford Cox s’affranchir de toute retenue pour évoluer dans des sphères malsaines et envoûtantes.
(Elnorton)
3 meilleurs EPs :
1. Autechre - L-event
2. Odd Nosdam - T R I S H
3. Angil And The Hiddentracks - Angil And The Fucking Hiddentracks
Meilleure bande originale de film :
Mogwai - Les Revenants
Meilleure compilation :
Tindersticks - Across Six Leap Years
Meilleur label :
Denovali
Meilleur clip :
Atoms For Peace - Ingenue
Évènement musical 2013 :
RIP Lou Reed.
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- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Sacco & Vanzetti - BEHEMOTH
- Ari Balouzian - Ren Faire OST
- Robin Guthrie - Astoria EP
- Maxence Cyrin - Passenger
- Le Crapaud et La Morue - La Roupette
- Nappy Nina & Swarvy - Out the Park
- Greg Cypher - Hello, I Must Be Going
- Hugo Monster feat. Paavo (prod. LMT. Break) - Checks In The Mail
- Bruno Duplant - du silence des anges
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
- Ari Balouzian - Ren Faire OST
- Sacco & Vanzetti - BEHEMOTH
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
- Tarwater - Nuts of Ay
- Che` Noir - The Lotus Child EP