A qui le tour en 2013 ? 1/3

Veuillez excuser le détournement d’une citation émanant d’une industrie qui génère bien assez de fonds pour ne pas avoir besoin de pareille publicité. Première année post-fin du monde, 2013 avait toutes les raisons d’être redoutée par les superstitieux. Alors, musicalement, s’agissait-il d’un grand cru ou un chat noir captait-il les diverses ondes produites ? La réponse en trois parties. De treize disques, forcément.

39. The Black Angels - Indigo Meadow

Pour certains, Indigo Meadow est déjà un classique. Loin d’être fan du groupe et connaissant assez mal leur discographie, le fait que je mentionne la formation d’Austin dans un tel bilan constitue néanmoins une petite surprise dont je suis, naturellement, le premier étonné. Il faut se rendre à l’évidence, le rock psychédélique des Américains est, à l’image de son trio de tête, incroyablement efficace. Une ou deux écoutes devraient suffire pour rendre familières les différentes mélodies.

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38. Hospital Sports - s/t

Pour son premier album, le trio Néo-Zélandais a été boudé par la webosphère, et c’est bien dommage. Entre arpèges à la Pinback et mélodies influencées par les premiers Placebo, le post-rock d’Hospital Sports gagnerait à avoir un écho plus large.

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37. Pick A Piper - s/t

Jusqu’alors, les fans de Caribou connaissaient Brad Weber comme le batteur assistant Dan Snaith sur scène. De toute urgence, ces derniers vont devoir s’intéresser de plus près au Canadien qui, sous le pseudonyme de Pick A Piper nous livre un album rafraîchissant. Aux influences évidentes de Caribou, l’électro de l’artiste évoque également Dave Sitek, l’une des têtes pensantes de TV On The Radio, et notamment ses travaux sous l’étiquette de Maximum Balloon.

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36. Jean-Louis Murat - Toboggan

En 2009, avec Le Cours Ordinaires Des Choses, Jean-Louis Murat signait sans doute son album le plus passionnant depuis Lilith. Un Grand Lièvre en accord mineur plus tard, et le voici qui nous refait le coup de la tentative inspirée sur ce Toboggan contenant une poignée de pépites et le reste de bonnes chansons, dont l’écoute approfondie aura tôt fait de gommer les passages agaçants inhérents au personnage.

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35. Mazzy Star - Seasons of Your Day

Ce come-back de Mazzy Star, dix-sept ans après Among My Swan, ne laissait pas nécessairement augurer grand chose de bon. Sorti plus tôt dans l’année, le mbv de My Bloody Valentine ne plaidait pas forcément en faveur de la sortie d’une galette après un si long hiatus. Au final, Seasons of Your Day ne décevra pas les fans du combo californien puisqu’il utilise, à coups de structures épurées soutenues par l’inégalable voix de Hope Sandoval, la même recette - qui, heureusement, n’a pas pris une ride - qu’à l’époque. Homogène et sans véritable sommet - peut-être le seul élément regrettable - le disque, sans surprendre, se révèle brillant.

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34. Segue - Pacifica

Quatrième album pour Jordan Sauer, décidément productif en 2013 puisqu’on lui doit également un Athabasca sorti en octobre. Sur Pacifica, le Canadien distille une ambient downtempo emplie de détails qui viendront justifier une écoute attentive au casque.

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33. Greg Haines - Where We Were

Véritable touche à tout, Greg Haines enrichit sa palette d’influences sur cet album. L’ambient lyrique à laquelle il nous avait habituée s’acoquine ici avec des plages de drone, des basses venues directement du dub ou encore des sonorités à consonance africaine. Dès qu’il s’agit de longues plages teintées de drone, je ne suis pas nécessairement la cible la moins farouche, mais si je ne retenais qu’une paire d’albums lorgnant vers cette direction cette année, il en ferait partie. Incontestablement.

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32. Oval - VOA

Contrairement à la majorité des individus noircissant les colonnes de ce webzine, mon rapport à l’œuvre de Markus Popp frôle l’indifférence. Le Calidostópia ! sorti en début d’année m’avait d’ailleurs conforté dans cette optique, ledit disque m’agaçant plus qu’il ne m’emportait. En revanche, l’aspect à la fois plus classique et décousu de VOA a rapidement fait mouche. La qualité des invités derrière le micro y est pour beaucoup (si vous croyez entendre la voix de Thom Yorke, c’est qu’il s’agit d’Agustin Albrieu, mais effectivement, la ressemblance est frappante). Reste à savoir si ce disque agira pour moi comme la porte d’entrée vers l’univers de l’Allemand, ou s’il constituera un simple coup dans l’eau. Mystère. En attendant, avec VOA, il y a de quoi se régaler.

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31. Agnès Obel - Aventine

Peu dire que le successeur de Philharmonics était attendu de pied ferme. En restant fidèle à ses idées et à son style, la Danoise, basée depuis près de dix ans à Berlin, accouche d’un nouvel opus mélodieux à souhait. Aucune évolution donc dans la musique d’Agnès Obel, ce qui constitue d’ailleurs le seul point regrettable, mais un album cohérent dont les sommets tutoient le chef-d’œuvre (The Curse).

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30. Tristesse Contemporaine - Stay Golden

Après un premier album éponyme il y a deux ans, Tristesse Contemporaine est de retour. L’effet de surprise n’est plus là, mais les compositions sont suffisamment solides pour que cela ne constitue pas un handicap. Lorgnant de plus en plus vers une cold wave 2.0, Stay Golden permet au trio d’assumer quelques synthés cheap qui se marient finalement à merveille avec les guitares, beats artificiels et surtout le phrasé de Mau dont le charisme nonchalant n’a pas bougé d’un poil depuis qu’il faisait les beaux jours d’Earthling au milieu des années 90.

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29. Thomas Dybdahl - What’s Left Is Forever

Le Norvégien, qui a notamment collaboré avec Morcheeba sur le dispensable Dive Deep, en est déjà à son sixième album studio. Je mentirais en prétendant les avoir tous écoutés, difficile donc, de classer ce dernier opus par rapport aux autres travaux du natif de Sandnes. L’efficace folk aux accents jazzy proposée ici est sublimée par la voix de Thomas Dybdahl, capable de tendre vers à peu près toutes les tonalités. Une discographie à approfondir, sans nul doute.

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28. Beady Eye - BE

Il est désormais clair que la fameuse bagarre de Rock en Seine était la meilleure chose qui pouvait arriver à Oasis. La formation mancunienne, capable de nous proposer des chefs-d’œuvre tels que leurs deux premiers albums s’enfonçait depuis près d’une décennie dans les abysses de la médiocrité. La séparation - et l’esprit de compétition engendré - a, semble-t-il, ravivé la créativité des deux leaders. Ainsi, quand Noel Gallagher nous pondait, en 2011, auprès de ses High Flying Birds un album d’une efficacité redoutable, voici que le frangin se hisse à un niveau similaire. Les quelques longueurs et maladresses présentes sur le prédécesseur de BE ne sont qu’un lointain souvenir, et les titres s’enchaînent ici avec la même immédiateté. La voix de Liam Gallagher elle, n’a rien perdu de sa nonchalance addictive malgré les années qui s’écoulent.

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27. Abstractive Noise - Of The Adder’s Bite

Le label Impulsive Art ayant cessé toute activité, son patron Panagiotis Pagonis a eu tout le loisir de se concentrer uniquement sur ses activités musicales en début d’année. De ces sessions de travail a émergé Of The Adder’s Bite, album labyrinthique et passionné aux confins du drone, du post-rock et de l’IDM, sans occulter une certaine dimension symphonique. Un must have, tout simplement.

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