Album du trop-plein et des fautes de goût, Past Life met malheureusement fin à la belle série d’Ari Picker et de son orchestre chamber-folk. On a beau vibrer toujours autant sur les sombres crescendos dramatiques et baroques d’Excos ou surtout de Wake, certainement le plus beau morceau sorti par les Nord-Caroliniens depuis Tall Trees sur l’inaugural Time Taunts Me, EP dont on ne s’est jamais vraiment remis, difficile de pardonner des titres aussi piteux que Sun où la troupe dilue sa personnalité sur fond de beats FM, de mélodie vocale mielleuse et de piano non moins dégoulinant.

Ajoutez à cela maints débordements de lyrisme 80s (le morceaux titre ou Daunting Friend) ou même de ces choeurs élégiaques qui firent la marque de fabrique du groupe, au point de ne plus pouvoir encaisser les harmonies à la Enya d’un pourtant honnête Night Walking qui finit par les saloper à l’autotune à force de ne plus savoir quoi faire de toutes ces voix, et Past Life demeurera tristement l’album de deux morceaux, trois tout au plus avec le délicat Glass Harp qui ressuscite vaguement le temps d’un titre les ambitions néoclassiques trop tôt avortées de Picker et sa bande.