Un morceau et un seul aujourd’hui, non pas pour pallier à un petit coup de mou (bien qu’il puisse aussi nous arriver, parfois, de fatiguer du rythme stakhanoviste imposé par cette rubrique alimentée quotidiennement depuis déjà deux ans et demi) mais bien parce que le morceau en question est d’un genre à part. Par son format, déjà, qui aurait pu en faire un petit EP à lui seul, mais surtout par sa façon de louvoyer à la frontière des univers connus, comme souvent avec la musique de l’Anglais Matthew James Bower.

Depuis le maléfique The Occurrence, du temps où l’on prenait encore Wizards Tell Lies pour un trio jusqu’à en apprendre finalement davantage sur ce projet énigmatique de la plume même de l’intéressé, on sait en effet que cette musique-là ne ressemble à aucune autre. Cinématographique mais sans concession, elle cultive des allures d’épopée du côté obscur sans jamais se détourner d’un certain goût pour les atmosphères de plomb, surnaturelles et viciées.

Un équilibre tout sauf évident que retrouve justement The Ninth Door, évocateur de quelque quête ésotérique qui finira de toute évidence au fin fond de l’enfer... ou se rapproche, pour le moins, dangereusement de l’abîme à mesure que son ambient psychédélique fourmillant d’effets électroniques se mue en post-rock livide et tourmenté, puis en post-punk doomesque aux saturations lancinantes et désespérées :