Un Reznor qui n’a quasi pas pris une ride depuis le Wave Goodbye Tour de 2009 (et pourrait-on même avancer, depuis la précédente tournée européenne en 2007), un son nickel, une orchestration parfaite et, surtout, une setlist très largement ancrée dans les premiers albums Pretty Hate Machine et The Downward Spiral (et dans une moindre mesure, The Fragile ) : Nine Inch Nails était au top à Rock en Seine samedi et nous aura tout fait, de Terrible Lie à Closer en passant par March of the Pigs, Gave Up, Wish et jusqu’à Hurt en final. Ouch !

Irremplaçable icône du genre que décidément rien n’altère, NIN est aussi une machine parfaitement bien rodée : fidèle à sa réputation d’excellence aussi bien en studio qu’en live, avec à ses côtés le compère de longue date Robin Finck, Reznor nous a offert un set parfait, une précision et un volume sonores impeccables, une atmosphère et des dispositifs visuels croissant avec la nuit tombante, set qui, bien qu’un peu court (les sets ultra millimétrés des festivals !), restera dans la mémoire des fans venus d’un peu partout faute d’autre date en France sur cette tournée mondiale, certains pour la première fois après quinze ou vingt ans d’amour fidèle et passionné : visages irradiant de bonheur du début à la fin, paroles chantées à tue-tête, marée de tee-shirts Nine Inch Nails, et à en voir les expressions béates un poil égarées en fin de set, il y a fort à parier que la descente prit du temps pour certains.

De quoi redonner espoir en ce futur album qui ne va plus tarder à se pointer dans les bacs puisque, après une pause de quatre ans durant laquelle Reznor s’est consacré à d’autres projets (en particulier How To Destroy Angels avec sa femme Mariqueen Maandig et le collaborateur de longue date Atticus Ross), la sortie d’ Hesitation Marks est prévue pour le 3 septembre prochain et qu’il semble bien que ce break qui n’en fut pas un ait regonflé le cerveau de NIN en énergie et créativité. En attendant : Came Back Haunted.