Élégant mais finalement peu convaincant, ce deuxième album du trio allemand dévoilé en avant-première par NPR oublie le bel entre-deux de son prédécesseur au parfait dosage de beats acérés et de spleen éthéré pour flirter avec la fadeur proprette d’un post-dubstep vaguement romantique, taillé pour danser dans le coltar.

Il y avait pourtant de belles promesses sur le papier, à commencer par la prise de chant plus régulière de Sascha Ring qui ne fait malheureusement mouche qu’avec le glam mélancolique du single Bad Kingdom au parfait mélange de textures vaporeuses et de broken beats syncopés voire presque tribaux, ou encore l’ambition d’un Milk qui se contente finalement de singer les progressions housy et hypnotiques de Four Tet dix minutes durant.

Même les velléités dancefloor de Modeselektor dont les effets parfois un brin racoleurs déjouaient par moments la belle atmosphère générale de l’opus précédent (Sick With It, Les Grandes Marches) semblaient vouloir laisser le champ libre à la grâce d’Apparat, mais là où Moderat l’éponyme brillait par son inspiration sans cesse renouvelée en assumant ses travers avec flamboyance, sa suite peut-être trop attendue déçoit en recherchant épure et perfection formelle au détriment de l’audace et du souffle.