En attendant Electric Session, seconde partie prévue en fin d’année où l’âpreté éraillée de sa voix proche de Kurt Cobain ou Bertrand Cantat reprendra le dessus sur fond de grunge bluesy, de noise rock dépouillé et d’americana remontée, voici enfin Uke, premier volume plus émoussé du nouveau diptyque d’EPs de .kronem. dont les chanceux financeurs ont déjà reçu la version CD.

Armé d’un ukulélé, célèbre guitare hawaïenne dont le Français est tombé amoureux depuis son premier contact l’un de ces instruments ramené du Japon par son frère il y a quelques années, .kronem. adoucit le ton sur cette Uke Session désormais téléchargeable à prix libre, entonnant d’une voix plus claire, qu’à l’accoutumée cette poignée de mélodies folk-pop sensibles et romantiques qui n’ont plus du rugueux POCAHONTAS que la touchante nudité.

Pour autant, sous l’impulsion d’un jeu oscillant entre délicatesse et nervosité, les cordes tintinnabulantes ne se privent pas de quelques montées en intensité du plus bel effet, refusant de s’avouer vaincues face aux concessions identitaires, à la solitude et autres cicatrices relationnelles chantés par le loner Romain Ferreira, entre mélancolie résurgente et apaisement retrouvé. Un délice de ferveur minimaliste à déguster via Bandcamp :