Indus, post-punk, shoegaze, IDM, ambient acoustique, électro-pop, dubstep et même un peu de hip-hop en piqûre de rappel pour ceux qui ne peuvent plus s’en passer, c’est le programme de ce 8ème fil news qui s’intéresse par ailleurs aux actu groupées de deux labels DIY du côté obscur.
1. Aynth (électro-indus mélancolique)
Quelques mois après l’excellent Maeát EP et ses 5 titres mêlant violence power noise et spleen synthétique, Aynth nous offrait en libre téléchargement son premier et dernier véritable album, chroniqué par nos confrères d’Have Faith In Sound. Privilégiant une certaine mélancolie post-industrielle aux rouleaux-compresseurs rythmiques qui l’avaient fait remarquer jusqu’ici, l’Irlandais signait alors avec Daena Yn Hsytoria la meilleure sortie de sa courte carrière complétée de deux très beaux remixes IDM par Broken Fabiola feat. digital.rape et mind.divided, que l’on retrouve ces jours-ci sur la réédition - toujours en free download - du disque par Raumklang Music sous le titre saynt.cylia.yex.synaesyn. Le label de l’Allemand Dirk Geiger a en effet eu le bonne idée de mettre en lumière cette réussite épurée de trois titres mais complétée par l’inédit Aegys Myrien, affublée d’une nouvelle pochette (là par contre on préférait la précédente) et mastérisée pour l’occasion par Alexander Dietz aka Erode :
En espérant que ce regain d’intérêt motive le jeune beatmaker à nous revenir bien vite sous un nouvel alias...
2. Beläten (post-punk déliquescent)
Avec à sa tête Thomas Ekelund (Dead Letters Spell Out Dead Words, Trepaneringsritualen...), on aurait pu s’attendre à ce que le label Beläten explore davantage le genre d’atmosphères dark ambient occultes chères aux projets passés de ce stakhanoviste du sombre. C’était sans compter sur le penchant tardif du Suédois vers ce minimalisme synthétique de l’underground 80’s qui voit notamment converger le post-punk nébuleux et dégénéré du duo californien German Army, la synth-pop décadente et déstructurée du Japonais Marrow Mandler et le shoegaze cold et gothique du Suisse Veil Of Light auquel va notre préférence :
Cette nouvelle fournée de sorties sera disponible en cassettes limitées et digital à compter du 17 mai, avec possibilité de précommander via Bandcamp.
3. CRL Studios (Witch IDM, power electronics, glitch épique)
C’est également une triplette que l’on guette du côté du label IDM de James Church aka Lucidstatic, trois nouvelles sorties qui seront mises à disposition dès ce soir en téléchargement libre. En attendant le nouvel EP d’Access To Arasaka - croisé récemment au côté du sus-nommé Church sur ce split cybernétique avec Tokee - et le troisième opus du duo Angel Of Violence que Lucidstatic forme avec Sumibraxis (aka Toothgnasher) à la recherche d’un certain équilibre entre structure et chaos, on peut déjà vous révéler la première de ces trois galettes signée quant à elle par ѦPѺLLYѺN’S ▼ISѦGE, paire canadienne dont les grand-messes ésotériques invoquent dans des flots downtempo de nappes occultes, de beats martiaux et d’incantations distordues les démons du Grand Nord et autres esprits maléfiques passés ensuite à la moulinette saturée d’un pelletée de remixeurs amis :
Edit : eh bien le voilà cet Écrasez L’Infâme du beatmaker de Rochester. Enjoy :
4. Culprate (dubstep housy)
Après son passage éclair par les rangs du label de Melamin & Wicked Sway, c’est chez Inspected que l’Anglais Culprate sortira son prochain LP le 27 mai. Sur les 5 titres de The Great Expedition, deux sont déjà en écoute et si l’on peut peut regretter que les expérimentations abstract et jazzy menées par le beatmaker désormais basé à Bristol sur le brillant LoFi EP n’aient pas donné de suite avec le dansant McFunk tenté par une house hédoniste de bon aloi, l’efficacité tranchante de Talk To Frank mêlée au flow vindicatif du MC londonien Maksim devrait faire son petit effet sur les amateurs de dubstep ténébreux :
5. Helluvah (rock faussement français)
Un troisième album d’Helluvah en approche ! Après Emotion Pills et As We Move Silently, la Française travaille sur un nouvel opus annoncé plus électro et pop que ses prédécesseurs sans toutefois renier complètement ses racines rock.
Pour participer à la finalisation de ce projet attendu pour 2014, vous pouvez contribuer via le site de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank.
6. João Alegria Pécurto (acoustique hantée)
Troisième album et second EP déjà depuis le début de l’année pour le guitariste de Lisbonne qui nous offre depuis quelques jours ses deux nouvelles sorties en libre téléchargement via Bandcamp. Au programme, la mélancolie lugubre et lancinante des cordes frottées à l’archet pour Isolamentos et ses six pièces transpirant l’angoisse des espaces confinés :
... et dans la lignée du flippant A Noite, le dark ambient percussif et discordant de Capriccio Lisbonino en relation avec les paysages imaginaires de l’artiste peintre Bárbara Maçães :
7. Michelle Xen (synth-pop sensuelle)
Perdu dans les méandres de notre agenda CD sans véritable article pour lui rendre justice, le premier EP de l’Australienne Michelle Xen (remixé ici) avait ses beaux moments, emmenant par intermittences son nu-disco à la Glass Candy sur le terrain d’un beatmaking sombre et inventif entre deux hymnes électro-pop plus convenus. Toujours produite par le label Paper Street Records (Arundel, Re:Enactment...), l’ancienne collaboratrice de Gotye sera donc à surveiller de près cette année avec une nouvelle sortie prévue que précède d’ores et déjà le vénéneux Lose My Cool en écoute ci-dessous :
Photo : João Alegria Pécurto par Vera Marmelo.
Rédacteurs : Rabbit (1, 2, 3, 4, 6, 7), Spydermonkey (5).