Chez IRM, nous avons tous une nostalgie ou un amour particulier pour les Thermals ! Entre 2003 et 2006, la bande de Hutch Harris avait réussi à élever l’urgence punk et le lo-fi électrique au rang d’art majeur en sortant coup sur coup trois albums aussi indispensables qu’extraordinairement efficaces, More Parts per Million, Fuckin A et The Body, the Blood, the Machine !
Depuis ? Pas grand chose à vrai dire, Now We Can See en 2009 et Personal Life en 2010, deux opus mous du genou où la pop avait pris le pas sur la fulgurance juvénile qui leur allait si bien...
2013 sera l’année de la sortie d’un sixième album, Desperate Ground, c’est son nom, est attendu pour le 16 avril. On l’attendait sans trop y croire, un peu blasé par leur virage pop, oui mais voilà, un premier extrait vient d’être diffusé ! En 1’53, tout à changé et on se remet à y croire !
Born To Kill sonne comme un revival des anciennes sonorités thermiques ! Back-to-basics, le trio de Portland revient chargé à bloc d’énergie et de rage et on adore ça ! Peut-être que le changement de label (une signature chez Saddle Creek après Sub Pop et Kill Rock Stars) les a boostés ? Peut-être que c’est la production de John Agnello (Sonic Youth, Dinosaur Jr. ou Kurt Vile) qui les a libérés ? Peut-être que c’est l’ouragan Sandy qui pointait son nez durant l’enregistrement de l’album dans le New-Jersey qui a mis un peu d’ivresse salvatrice dans leurs compositions ? Ou peut-être que les Thermals sont tout simplement un révélateur des tensions socio-politiques de leur pays ? Oui, car durant les années Bush pleines de puritanisme, de nationalisme et d’intolérance, Hutch Harris et Kathy Foster avait de la matière, il y avait de quoi se rebeller et les Thermals l’ont fait à travers leurs trois exceptionnels premiers albums. Puis (malheureusement...) Obama est arrivé au pouvoir et l’espoir d’une nouvel Amérique avec lui, les Thermals se sont assagis et en conséquence ont livré deux albums décevants. Mon raisonnement est peut-être un peu simpliste voire très simpliste, mais s’il est vrai, il y a fort à parier que ce Desperate Ground soit excellent ! La crise économique, le chômage et le malaise social ont toujours été des catalyseurs pour le punk ! Les USA traversant une crise sans précédent, le Thermals vont mettre des mots sur ce mal-être et Desperate Ground sera grand ! En attendant, Born To Kill augure de bonnes choses à se mettre sous la dent en avril. Vivement !