Le streaming du jour #547 : Borko - ’Born To Be Free’
Du post-rock au jazz en passant par le psychédélisme où l’électronique, Celebrating Life nous avait impressionnés en 2008 par sa largeur de vue, soufflant le chaud, le froid et à peu près toutes les couleurs du ciel d’Islande en l’espace d’une poignée de morceaux aussi intelligents que spontanés. Huit titres au chant très en retrait ou parfois même absent, multipliant les chemins de traverse dans un besoin constant de s’émanciper des codes de la folktronica qui avaient pu présider à la genèse de ce premier opus de Björn Kristjánsson et de son groupe.
Or, si ce deuxième album dévoilé en avant-première par l’indispensable site de streaming Gogoyoko à plus de deux semaines de sa sortie officielle (repoussée au 2 novembre par le label Kimi Records) apparaît d’emblée plus frontal et cadré au diapason d’un songwriting devenu prépondérant que viennent transcender les vocalises sensibles et haut perchées du musicien, de quoi refroidir au premier abord ceux qui comme nous avaient été tout particulièrement touchés par les aventureuses approximations de son prédécesseur, c’est justement cette même ambition que Borko parvient à resserrer et densifier ici jusqu’à la faire tenir de force dans le périmètre extensible à l’envie d’un format pop qui en prendrait presque des allures de symphonie de poche.
Qu’il s’agisse d’hymnes mélancoliques aux orchestrations flamboyantes (l’éponyme Born To Be Free, Two Lights et son crescendo saisissant, ou le final Sing To The World beau à faire chialer un caillou comme Loney, Dear à son meilleur), d’épopées cuivrées aux recoins ténébreux (presque synth-pop pour Hold Me Now ou plus martial et troublant dans le cas du puissant Waking Up To Be entrecoupé d’un break jazzy à coller le frisson) voire de ballades en clair-obscur sous-tendues par des beats downtempo et métronomiques (Abandoned In The Valley Of Knives, Yonder ou surtout l’évocateur Bodies avec ses envolées de cuivres glorieuses à mi-chemin de Vangelis et du Calexico d’antan), l’album se révèle ainsi au gré des écoutes comme une véritable bombe à retardement, à l’image du désarmant The Final Round mêlant foisonnement électronique, groove syncopé et lyrisme en cinémascope :
Sans nul doute l’un des chocs annoncés - et déjà confirmés - de cette fin d’année...
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