Ça fait un moment qu’on ne vous avait pas parlé d’Of Montreal, et pour cause, trois albums déjà que l’on déplore les travers poussifs et prétentieux du projet phare de Kevin Barnes, dont la synth-pop mutante n’a plus vraiment brillé par la subtilité de ses mélodies capricieuses et de ses collages schizoïdes depuis le quintessentiel Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? en 2007.

Mais si ça n’est sûrement l’exubérant Sails, Hermaphroditic qui changera quoi que ce soit au maniérisme discoïde et décadent dans lequel l’ancien chef de file du collectif Elephant 6 semble désormais se complaire, on est ici plus proche de la ferveur rétro-futuriste de False Priest (relatif retour en forme qui doit sans doute beaucoup à son producteur Jon Brion) que des simulacres d’expérimentation psyché-prog pour le moins ampoulés de Skeletal Lamping, plutôt bon signe en somme pour Daughter Of Cloud à paraître le 24 octobre chez Polyvinyl :

Une nouvelle galette qui n’en est pas tout à fait une puisque 7 raretés composées depuis Hissing Fauna s’y mêleront à dix nouveaux morceaux décrits par le groupe comme plus évidents et enjoués, un retour annoncé au glam à la fois remuant, alambiqué et débordant d’harmonies désarmantes que l’on appréciait chez les Athéniens et que l’on avait déjà pu retrouver en début d’année dans les meilleurs passages de l’ambitieux mais inégal Paralytic Stalks. Plus qu’à espérer que le nombre conséquent de morceaux nous évite cette tendance aux digressions atonales et droguées dont les bad trips orchestraux plus laborieux qu’autre chose plombaient l’efficacité de ce dernier album en date...