On ne les avait jamais vraiment perdus de vue, mais entre les compils de singles, les collaborations, les splits et autres rééditions on en aurait presque oublié que Nadja n’avait plus rien sorti de neuf en solo depuis le lunatique Autopergamene de 2010, aux contrastes particulièrement saisissants entre drone pastoraux et murs de son massifs.
Compte-tenu de la productivité légendaire du duo de Toronto et même si Aidan Baker ne s’était quant à lui pas vraiment arrêté (ou plutôt devrait-on dire pas le moins du monde), signant même il y a peu chez TQA Records les variations conceptuelles et opiacées de Breathing Heavy / Heavy Breathing avec sa comparse de Nadja, la bassiste Leah Buckareff à l’accordéon, ça commençait donc à faire un poil long. Une attente qui prendra fin très bientôt néanmoins avec la sortie de 30 octobre de Dagdrøm et de ses quatre titres fleuves enregistrés à Berlin où sont désormais basés les deux Canadiens, avec le concours de Mac McNeilly (The Jesus Lizard) aux fûts, en lieu et place de la coutumière boîte à rythme.
En guise de premier extrait, One Sense Alone laisse entrevoir une direction plus structurée pour le shoegaze doomesque à forte teneur atmosphérique de Nadja, ancrée dans l’héritage de la noise du début des années 90, le groupe citant notamment The Jesus Lizard ou Big Black parmi ses influences :
L’album sera disponible en CD sur le label d’Aidan Baker, Broken Spine Productions, ainsi que dans une édition vinyle limitée à 500 copies sérigraphiées à la main.
Quant à ce dernier, qui gratifiera très bientôt votre webzine favori d’une toute nouvelle composition dans le cadre d’un ambitieux projet sur lequel on reviendra, il compilait il y a peu un certain nombre de raretés contemplatives sur le bien-nommé Isolated Landscapes, pour plus de 90 minutes de musique en écoute ci-dessous - dont trois relectures sous Lexomil de pièces signées Bach et Arvo Pärt :