Le streaming du jour #508 : Calexico - ’Algiers’
Il est loin le temps de l’alt-country cinématique mâtinée de jazz noir du bien-nommé The Black Light (1998), de la post-folk façon road-movie tejano d’ Hot Rail (2000) ou des métissages épiques et lancinants du parfait Feast Of Wire (2003), et il y a fort à parier que ce septième opus enregistré dans une église reconvertie d’un faubourg de la Nouvelle-Orléans, sans décevoir autant les fans de la première heure du sextette de Tucson que les poppy Garder Ruin (2006) et Carried To Dust (2008) avant lui, ne les réconciliera pas non plus totalement avec la bande à Joey Burns et John Convertino.
Mais voilà, compilations et autres BOs mises à part, quatre années sans Calexico ça fait forcément pardonner beaucoup de choses, et en premier lieu le fait de les voir continuer d’entrée sur la lancée plus classique de ces deux derniers albums dont le songwriting folk-pop volontiers accrocheur avait assuré au groupe un beau succès du côté du label Quarterstick, au point de l’amener à ouvrir pour les Canadiens d’Arcade Fire lors de leur tournée américaine il y a deux ans.
Il y avait pourtant eu de quoi espérer avec la sortie du tour CD Tool Box en 2007 mais si ces instrumentaux en liberté resteront vraisemblablement lettre morte, exception faite du morceau-titre Algiers et de sa folk latine partagée entre spleen délicat et noirceur électrique, il y a toujours de belles choses à grappiller dans les mélodies vocales de Joey Burns, des mélancoliques Fortune Teller et Better And Better au romantique Hush bénéficiant de jolis arrangements nébuleux.
Omniprésent, le guitariste n’en laisse pas moins le micro à son compère claviériste Jacob Valenzuela et à leur invité madrilène Jairo Zavala aka Depedro le temps du jazzy No Te Vayas aux allures de complainte baroque, mais à dire vrai on retiendra surtout la cavalcade mariachi d’un Puerto zébré d’électronique et de trompettes à coller le frisson, et le refrain troublant de Para dont les orchestrations dramatiques de cordes rétro et de cuivres désabusés nous avaient laissé espérer pour l’album une ambition que ce single sera finalement seul à déployer :
Publié cette fois par Anti- outre-Atlantique et Drag City chez nous, Algiers s’écoute en avant-première jusqu’à sa sortie lundi sur le facebook du groupe, qui passera par ailleurs par le Trianon parisien le 16 septembre avant une mini-tournée française courant novembre (les dates ici).
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