Le streaming du jour #446 : A Band Of Buriers - ’Filth’

Difficile de décrire la musique de ce duo iconoclaste...
A Band Of Buriers, c’est avant tout beaucoup de poésie, pas mal de surréalisme aussi (collage improbable, méli-mélo incertain qui fait pourtant mouche en permanence) et un goût revendiqué pour la simplicité. Enfin, une simplicité somme toute bien complexe.
D’un côté, la voix profonde et écorchée de James P. Honey qui revêt encore de-ci de-là les atours d’un flow mitraillette immédiatement reconnaissable, son sens de la rhétorique et sa guitare délicate mais inquiète. De l’autre, les cordes profondes du violoncelle de Jamie Romain, un violoncelle à la fois classique et cabossé qui accompagne idéalement les visions dadaïstes du barde-emcee. Entre les deux, nombre de chœurs étranges et habités qui apportent beaucoup de chair à l’écorché folk du duo. Bien sûr, folk, c’est pour coller une étiquette et situer rapidement la teneur de Filth.
Encore une fois, les choses sont évidemment bien plus complexes : du folk, certes, mais aussi quelques grammes de hip-hop, une multitude d’accents très avant-gardistes, des poussières de classique et quelques fulgurances pop qui se nichent au creux de ses mélodies tout aussi improbables qu’imparables. C’est beau. C’est superbe. Et ça ne ressemble pas à grand-chose de connu. Inutile de citer un morceau plus qu’un autre, tous se valent et il faut de toute façon considérer Filth dans son ensemble, ce qui me fait bien regretter de ne pas maîtriser l’Anglais plus que cela pour goûter à toute la profondeur de l’album. Mais qu’importe, même en attrapant quelques mots à la volée, leur très forte corrélation avec la musique et la voix qui les portent suffit à appréhender pas mal de choses : c’est minéral, froid et souvent triste mais c’est aussi étrange et décalé, comme en témoigne la vidéo ci-dessous :
Après l’album éponyme de 2011, Filth finit de placer A Band Of Buriers sur le grand échiquier musical actuel et sur une case qu’il est bien le seul à occuper, coincée quelque part entre le la Reine et le Fou. Dès lors, il n’appartient qu’à vous de profiter de ce streaming en exclusivité et de goûter avant tout le monde aux vignettes ténues et mélancoliques d’un duo vraiment à part et très attachant.
Echec et mat en un seul coup ! Ce n’est vraiment pas commun et c’est donc sur Decorative Stamp. Sortie prévue le 10 juillet.


- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Fatboi Sharif & Driveby - Let Me Out
Apparitions - Volcanic Reality
Valgidrà - Waiting For A Better Tomorrow
Watine - IL PLEUT ALBERT
Little Barrie & Malcolm Catto - Electric War
David Shea - An Eastern Western Collected Works
Marrow - Blocks Omni (prod. by Wolf City)
Aupheus - High Artifice
Adrian Younge - Something About April III
InhuM aN - Vision Sceletus
![]() |
![]() |
![]() |
- Comité d’écoute IRM - session #18 spéciale hip-hop 2025 - Boxguts & Bloody Monk Consortium, clipping., miles cooke, Fines Double, Kaboom Atomic, RLX, Sacco & Vanzetti, Jak Tripper
- Senyawa - Membaladakan Keselamatan (Ballads for the Survivors)
- Obijuan - New Blood
- Maeki Maii : "Mon roman, c’est ma discographie"
- Mclusky - the world is still here and so are we
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |