Le streaming du jour #207 : Richmond Fontaine - ’The High Country’

A l’heure où nombre d’entre vous doit déjà être en train de savourer la relecture par Alain Bashung du célèbre L’Homme à Tête de Chou, nous vous proposons de vous intéresser à une création en partie similaire née de l’autre côté de l’Atlantique il y a seulement quelques jours. Ici aussi, au cœur d’un album baignant de plain-pied dans une trame narrative omniprésente, vous aurez l’occasion de goûter à la mise en musique d’une histoire d’amour au destin tragique.

Et si, comme sur l’œuvre de Serge Gainsbourg, le sang finit par se répandre, assombrissant le portrait d’un paisible village de bûcherons américains, il nous faut auparavant traverser les divers tableaux imaginés par les chevronnés Richmond Fontaine et goûter à leur subtil mélange de compositions qui se nourrissent pleinement des racines folk, rock et country de cette Amérique profonde.


L’auditeur qui se lancerait les yeux fermés dans le long développement de The High Country pourrait très bien croire dans un premier temps à la découverte du second album de Dead Man’s Bones, si l’on ne savait pas Ryan Gosling probablement trop occupé par l’immense succès qu’il recueille depuis peu au cinéma et qui le tiendra visiblement à l’écart d’un éventuel retour sur le plan musical. Une voix féminine introduit ainsi l’album sur fond d’arrangements dépouillés et nous prépare à la succession de passages parlés, de chansons au contraire très marquées et d’interludes instrumentaux. La recette est ainsi comparable au séduisant Storytelling de Belle & Sebastian, mais le ton est nettement plus dur. Ici le silence est inquiétant, les cordes grinçantes, et lorsque l’énergie se libère elle se matérialise en un rock âpre et puissant. Angus King Tries To Leave The House et Lost In The Trees (voir clip) ressortent de fait assez nettement du lot, étant mises en relief par le beau travail de nuances exercé sur tout l’album qui se savoure ainsi dans sa globalité. Voix masculines et féminines se complètent idéalement et dessinent une histoire à laquelle on croit pleinement, ce qui est bien toute la difficulté de l’exercice. Vous n’avez plus qu’à fermer les yeux et laisser les pages du récit se tourner en mode automatique durant les 50 minutes qui s’offrent à vous.


Streaming du jour - 10.11.2011 par Pol
... et plus si affinités ...
Richmond Fontaine sur IRM