En attendant son retour au clubbing décomplexé sous l’alias Peter Digital Orchestra avec un EP The Party encore en attente de label, et la sortie prévue pour l’an prochain chez First Word du premier album de son duo de soul psyché Souleance qui verra notamment les participations de la chanteuse Alice Russell, du rappeur Raashan Ahmad et même du génial Shawn Lee - excusez du peu, c’est en tant que Fulgeance que l’ex Connecticut Pierre Troel nous reviendra le 16 novembre, là encore pour un premier LP.
Faisant suite à une série d’EPs déclinés depuis 2007 sur son propre label Musique Large et dont deux sont en libre écoute via Bandcamp, To All Of You se révèle en avant-première via Soundcloud et suscite déjà l’enthousiasme de Kelpe, DJ Vadim ou The Gaslamp Killer, pas étonnant quand on est familier du talent de cet as de la MPC pour les fusions d’électro rétro-futuriste, de funk et de street bass pleines de distorsions saturées et de beats syncopés, capables de rallier les amoureux de l’onirisme organique de cette scène glitch de Los Angeles que le bonhomme côtoie à l’occasion des soirées Low End Theory et les amateurs de sonorités urbaines à l’Anglaise, plus sombres et mécaniques :
Empruntant au dubstep comme à la 8-bit japonaise ou l’électro plus hédoniste des pays de l’Est, l’album (en précommande via Melting Pot Music) nous propose en effet de voyager au gré des villes éclairées au néon et des scènes musicales arpentées par le musicien ces dernières années, se terminant sur une poignée de remixes nés des rencontres qu’il y a faites, du Croate Josip Klobucar au tout jeune et néanmoins talentueux Lituanien Brokenchord en passant par le duo bulgare 1000names, l’impressionnant Japonais Yosi Horikawa dont la relecture aussi planante que troublante de Tokyo Blue Nostalgia vaut son pesant de ramen, l’Écossais Ben Butler & Mousepad et les Français Baron Retif & Concepcion Perez.
Exception néanmoins - ou journée de repos diront-nous plutôt dans ce tour du monde des capitales électroniques, sa région natale avec le titre Hiver Normand. "Ces automnes, hivers en Normandie étaient bizarrement pour moi une grande source d’inspiration, un néant, un calme qui procure cette envie de créer, composer sans se préoccuper de la musique qui marche, de ce qu’attendent les gens d’une musique club ou électronique", confie ainsi ce disciple groovy de John Carpenter et Mr. Oizo au webzine Le Mellotron à propos de ce morceau qui évoque le crépitement du feu dans la cheminée comme celui des pas dans le neige.
L’endroit idéal où se poser en somme pour développer d’autres projets, nombreux pour le beatmaker à en juger par cette interview accordée à nos confrères de Mowno : monter un live band influencé par le post-rock de Chicago, collaborer avec Mike Ladd, Beans d’Anti-Pop Consortium, Ceschi, Death Grips ou les jeunots de Das Racist, et continuer de mêler créations musicales et visuelles avec sa compagne Alice Dufay, responsable de l’artwork des EPs de Souleance, vus récemment en première partie de DJ Shadow et dont on vous propose pour terminer une courte preview du futur album La Belle Vie :
En bonus, quelques remixes qui tuent.