Venus + Tom Barman vs Magnus (annulé) + An Pierlé + Sharko + Hollywood Porn Stars - La Cigale (Paris)
le 16/10/2006
Venus + Tom Barman vs Magnus (annulé) + An Pierlé + Sharko + Hollywood Porn Stars - La Cigale (Paris)
Si tu ne vas à la Belgique, la Belgique viendra à toi ... oui enfin presque, car Tom Barman annulera à la dernière minute la prestation qu’il avait prévu de donner avec Magnus lors de cette Nuit Belge organisée à la Cigale le 16 octobre dernier.
Dommage, mais si j’aurais bien aimé en connaître davantage sur le projet parallèle du chanteur de dEUS, personnellement c’était pour voir Sharko que j’avais pris mon billet, les petites affichettes à l’entrée indiquant que suite à cette annulation les billets non découpés pouvaient être remboursés dans les points de vente habituels ne me concernant guère. Par contre, ça a eu l’air d’en concerner un certain nombre au final, car la Cigale verra son balcon fermé ce soir-là.
La fosse n’était d’ailleurs pas bien remplie lors de l’entrée sur scène d’Hollywood Porn Stars, mais l’énergie contagieuse des liégeois ne tardera pas à rameuter la foule.
Un petit set d’une quarantaine de minutes composé pour la majeure partie des morceaux de Year Of The Tiger , leur second opus (Money, Hollybody, Actarus, ...), quelques titres de leur premier album All On The Sex , dont Jack Black, et un ou deux nouveaux morceaux devant figurer sur celui à venir et sur lequel ils sont en train de travailler.
Certaines compos sont efficaces, d’autres moins, mais le groupe est en forme et son chanteur, Anthony Sinatra, réussit à tenir le public comme il se doit, avec suffisamment de classe et sans jamais tomber dans le surjeu comme on peut le déplorer parfois avec cette nouvelle scène rock.
C’est ensuite au tour de Sharko d’investir les lieux, et lorsqu’on connaît les folies auxquelles est capable David Bartholomé on s’attend à tout. Pourtant le concert commence doucement avec Bug, pièce tirée de leur prochain album intitulé Molecule , sans trop de vagues, ni sur scène ni dans le public. Mais on oublie rapidement ça dès les premières notes de Spotlite et de sa pop enjouée, c’est acquis : le public dandine de la tête et accompagnera timidement le groupe sur les ’papadapa’ du refrain. Arrive ensuite Trip, un nouveau titre très accrocheur, le public suit toujours et continue à s’en donner à cœur joie sur l’excellent Excellent (I’m Special).
Sur scène notre bassiste chanteur se donne et se lâche comme à son habitude, il se roule par terre, saisit un téléphone portable au premier rang, fait quelques pas de danse pour le moins originaux, ou nous offre carrément un strip-tease (mais s’arrêtera au T-shirt alors qu’on avait eu droit à la quasi-totale à La Boule Noire début 2005). Teuk Henri et Julien Paschal, les deux autres membres du groupe ne sont pas en reste, mais c’est David qui tiendra le show de bout en bout, et il le fait si bien.
Puis résonnent ensuite quelques notes de finesse dans cette ambiance de folie, tout le monde se calme et reste hypnotisé devant I Went Down, issu de Meeuws 2 , sublime. Car Sharko a beau briller dans les mélodies un peu loufoques, il excelle par ailleurs dans des chansons plus intimes, et c’est aussi ce qui rend ce groupe si intéressant, cette faculté de passer d’un registre à un autre sans perdre ni sa crédibilité et encore moins son talent.
Ne se déplaçant jamais sans son ukulélé, David s’en saisira pour un nouveau titre No contest, où il s’amuse à faire reprendre le refrain : ’No contest, I’m the best’ par le public qui joue le jeu sans problème. Le set d’à peine trente minutes se terminera après le rappel de rigueur sur une autre nouvelle chanson Rock1, un mini-pogo dans la fosse pour David et puis s’en va.
Après un tel moment, on se dit vivement la sortie de l’album et vivement leur retour à Paris, car c’est toujours un réel plaisir de partager des instants comme celui-ci, faits de joie et de folie, sans oublier la musique, et quelle musique !
An Pierlé nous rejoindra ensuite sans son piano mais avec deux membres des White Velvet (groupe qui l’accompagne actuellement sur disque et sur scène) pour assurer un petit interlude musical de cinq chansons avant que Venus, tête d’affiche de la soirée, n’investisse la scène.
Et je vais être d’emblée honnête avec vous, je n’aime(ais) pas An Pierlé. Déjà je ne me suis jamais réellement intéressée à sa musique, et ensuite je l’avais trouvée terriblement insupportable lors de l’enregistrement de l’émission RFI - La Bande Passante cet été. Avec ses tics et ses mimiques, je ne l’avais trouvée ni touchante, ni gracieuse, comme j’ai pu le lire parfois, par contre elle m’avait profondément agacée ce soir-là. Mais comme je n’aime pas rester sur une mauvaise impression, je me suis efforcée de rester dans la salle pour voir ce qu’elle allait nous proposer cette fois-çi, et ce sera un show semi-acoustique avec voix / guitare / violoncelle.
Et j’ai bien fait de rester parce que dans l’ensemble elle m’a agréablement surprise. D’une part, j’ai trouvé les versions d’How Does It Feel ? et surtout de Jupiter très jolies et intéressantes, et d’autre part j’ai apprécié le fait qu’elle ose se mettre en danger en s’asseyant à la guitare acoustique sur la troisième chanson, même si le résultat n’a pas été totalement évident, c’était assez courageux de sa part.
Par contre, la reprise de C’est comme ça des Rita Mitsouko était de trop à mon goût. Pour qui a déjà vu Catherine Ringer l’interpréter en live, cette prestation manquait singulièrement de folie, même si la belge semblait y avoir mis du cœur. Heureusement pour elle, le public l’a suivie dans son délire, moi moins.
Résultat : j’ai passé un bon moment dans l’ensemble, bien meilleur que celui auquel je m’attendais en tout cas, le personnage en lui-même m’a paru bien plus sympathique et agréable que la première fois, et mine de rien ça joue pas mal au niveau du ressenti des chansons. Je serais presque tenter d’aller emprunter An Pierlé & White Velvet à une copine, c’est dire.
On termine la soirée avec Venus. Un morceau de tissu en velours rouge comme fond scénique et un immense lustre en cristal installé à même le sol sur le côté droit, le décor est posé. Les quatre musiciens peuvent entrer en scène, Marc A. Huyghens au chant et à la guitare, Christian Schreurs au violon, à la guitare et au chœur, Pierre Jacqmin à la contrebasse, basse et guitare et Jean-Marc Butty à la batterie et aux percussions.
Le groupe a beau venir de Belgique, c’est en kilt noir / chemise noire / cravate rouge que se présentera très élégamment Marc Huyghens ce soir. Mais le ton celtique du premier abord va vite tourner au cold et au dark. Venu présenter live une grande partie de son dernier album The Red Room , avec notamment Here & Now, Everybody Wants To Be Loved, Mother’s Voice, Love & Loss ou encore The Red Room, Venus s’amusera à interpréter ses standards de façon glaciale. Ainsi leur plus gros tube, Beautiful Days, n’avait pas grand-chose à voir avec la version contenue dans Vertigone , elle sera beaucoup plus noire, mais cela n’empêchera pas le public d’en profiter et de reprendre en chœur le refrain. Idem pour Royalsucker et quelques autres issues de Welcome to the Modern Dance Hall , beaucoup plus froides que sur album. Cela a par ailleurs semblé dérouter une partie de l’assemblée qui, à entendre les impressions post concert, a apparemment trouvé ça trop froid et sans relief.
Pour ma part j’ai été happée de bout en bout par l’atmosphère insufflée au concert, il y avait là une vraie identité, pas des plus gaie certes, mais d’une beauté incroyable. Il n’y a qu’à voir l’émotion et l’intensité transmises par Kallenovsky lors du rappel pour en être convaincu.
Cette soirée était donc à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre de la richesse et de la diversité de la scène belge, dommage que nous n’ayons pas pu explorer son côté électro avec Tom Barman vs Magnus, mais il y aura certainement d’autres occasions.
Seule incohérence dans l’organisation de cette soirée, la musique de fond entre les concerts, une veille bande de Phil Collins qui tournait en boucle, ça l’a quand même fait moyen, surtout lorsque les invités sont de cette qualité. Si quelqu’un a une explication, qu’il n’hésite pas à m’en faire part, personnellement je n’ai toujours pas compris.
On recommande également :
On l’attendait patiemment, le retour de Marc A. Huyghens leader charismatique de feu Venus. Et c’est avec Joy, groupe belgo-suédois qu’on le retrouve, les bras (de myspace) chargés de démos à foutre le cafard, à nous combler de bonheur comme à son habitude. En charmante compagnie, Françoise Vidick (percus, voix) et Anja Naucler (violoncelle), on peut (...)
Printemps 2007, les astronomes émerveillent le public en annonçant la découverte d’une nouvelle planète. Été 2007, je pleure toujours la disparition de Venus.
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Spice Programmers - Paradise 9
- Richard Skelton - the preliminaries
- Richard Skelton - the old thrawing crux
- Oliver Barrett - Splinters
- Jak Tripper - The Wild Dark
- your best friend jippy - Unidentified Friendly Object
- Fennesz - Mosaic
- TVAŃ - Каюсь ?!...
- Mantris - I'm So Many People
- NLC & Wolf City - Turning shadow into transient beauty
- Grosso Gadgetto : "Tous les artistes underground méritent plus d’exposition"
- 2024 à la loupe : 24 albums pop/rock/folk (+ bonus)
- Theis Thaws - Fifteen Days EP
- Azimutez votre réveillon avec cette sélection musicale de Noël !
- Richard Skelton - the old thrawing crux