On risque d’attendre encore un moment avant de les voir programmés au prestigieux Iceland Airwaves mais le trio originaire du petit port pluvieux de Höfn dans le sud de la Terre de Glace n’en a pas moins le potentiel des plus grands.

En atteste ce premier EP en écoute sur Gogoyoko où les emballements rythmiques les plus fiévreux le disputent à la mélancolie des mélodies vocales et à la constance forcenée des guitares sur fond de basses rondes, de cuivres martiaux ou d’un piano rythmique en majeur se rapprochant parfois du jazz.

On pense à dEUS ou pourquoi pas au Radiohead d’avant Kid A (les guitares de Sonar, ou plus encore celles d’Hanami qu’on croirait sorties tout droit de The Bends ), à Midlake (le piano et les harmonies de Volts) ou Sufjan Stevens aussi parfois (les envolées orchestrales du single Burning Up) mais ne vous y trompez pas, Ferja n’est pas qu’un groupe sous influence et s’il nous faudra sans doute quelques albums pour retenir les noms de Valur Zophoníasson (chant et guitare), Elvar Bragi Kristjónsson (guitare et piano) ou Aron Martin Ágústsson (guitare et samples) il n’en sera sûrement pas de même pour la mélodie rêveuse de The Finest Hour ou pour l’épique titre éponyme qui offre à cet EP son morceau de bravoure.