Après Le Tigre et La Féline, le zoo des bizarreries synth-pop accueille un nouveau spécimen de taille en la personne des Londoniens de La Shark, dont les chansonnettes gothiques à mi-chemin du glam alambiqué d’Of Montreal et de celui tout aussi extravagant mais plus new wave des Sparks 30 ans auparavant devraient faire parler d’elles sous peu dans nos contrées avec deux dates au Social Club les 8 juin et 6 juillet prochains, comme autant de promesses de performances scéniques aussi déjantées qu’explosives :

Mais commençons plutôt par la fin parce que ce Bones c’était il y a un an déjà en festival. Donc premier véritable avant-goût de l’album en préparation, l’addictif I Know What You Did Last Summer dont l’étrange fusion rétrofuturiste de claviers baroques et de lazer bass martiale convoque le temps d’un refrain délicieusement toqué les Specials de la grande époque, laissant le champ libre aux vocalises jouissives du bien-nommé Samuel Geronimo Deschamps :

Suit Hotel Chevalier et sa vidéo piquée au déviant Dr Jekyll et Sister Hyde, on pouvait difficilement faire plus adéquat pour cet hymne décadent aux faux-airs de cabaret d’entre-deux-guerres où notre bonhomme s’essaie au français dans une débauche de romantisme déliquescent avant une cavalcade finale digne d’Arcade Fire :

Enfin, A Weapon met un peu de disco dans le moteur aussi psychotique que psyché de nos cinq Anglais avec une belle efficacité :

Pour le reste et en attendant le prochain single Magazine Cover prévu pour cet été en libre téléchargement, ça se passe via Bandcamp et Soundcloud avec pas mal de rab tout aussi indispensable, on mentionnera en vrac le groovesque Your Hole My Hole et sa basse acid funk, la ballade Empty Head et son piano mélancolique, la comptine électrique 1958 et son refrain lyrique à souhait, le kinksien Mr Modern Man et son pseudo-clavecin cosmique ou le "dub Renaissance" de Lost Relatives à mi-chemin de la suite Bisous, de quoi se dire finalement que La Shark, c’est tout aussi fou que magique.