Il faudra davantage que la semi-déception toute relative d’un Two Phazed People conçu comme un écrin pour la voix d’Horace Andy, compagnon de longue date de Massive Attack, pour entamer le statut quasi intouchable de Corin Dingley, à l’image d’une discographie en tout point parfaite depuis le merveilleux Come From Heaven en 1997 jusqu’à l’EP Ariel en 2009.
Dernier joyau du trip-hop, génie discret de l’électro anglaise ou plus récemment secret le mieux gardé d’une pop stratosphérique aux mélodies suspendues entre le spleen de Michel Legrand et la grâce de Burt Bacharach sur le bien-nommé The Sky Is Mine avec la divine Wendy Stubbs au micro, Alpha continue en effet d’oeuvrer dans l’ombre de son cocon de nuages malgré le départ d’Andy Jenks dans la foulée de ce dernier chef-d’oeuvre en date.
Le label Don’t Touch Recordings nous promet ainsi tout prochainement de plus amples informations sur un 11ème opus prévu pour le courant de l’année à condition d’adhérer à la newsletter du groupe. Alpha qui en la personne du seul Corin Dingley met actuellement la touche finale au résultat d’un travail de trois ans qui pourrait rassembler 18 morceaux et s’inscrire dans la continuité des fabuleux Made In Space et Lost In A Garden Of Clouds (Part 1 et 2), sommets instrumentaux encore trop souvent méconnus des amateurs d’envolées oniriques et abstraites à la frontière de l’électronica et de l’acoustique.
En attendant d’en savoir plus, on vous engage à découvrir via Spotify si ce n’est déjà fait l’EP Revolution réédité en 2009 et ses trois reprises du titre éponyme des Beatles, sur lesquelles officient les voix historiques du groupe (Wendy Stubbs, Helen White, Martin Barnard) en plus de celle de l’ex Spiritualized Sean Cook, leader du trio The Flies. Le plus beau comme souvent chez Alpha demeurant l’instrumental Darling qui clôt l’EP sur une touche d’impressionnisme cotonneux à la mélancolie downtempo.