Nicolas Jaar - Space Is Only Noise
1. Etre
2. Colomb
3. Sunflower
4. Too Many Kids Finding Rain in the Sand
5. Keep Me There
6. I Got A Woman
7. Problems with the Sun
8. Space is Only Noise If You Can See
9. Specters of the Future
10. Almost Fell
11. Balance Her In Between Your Eyes
12. Trace
13. Variations
14. ^tre
Sortie le : 14 février 2011
Ceux qui étaient tombé en extase devant Time For Us, titre à l’allure inquiétante et ralentie voire suffocante, ne seront pas déçus avec ce premier opus de Nicolas Jaar qui confirme bien tout le génie qu’on avait pu lui prêter. A contre-courant de l’électro dansante actuelle, le New-Yorkais d’origine chilienne et d’à peine 20 ans préfère concevoir et composer sa musique sur des rythmiques downtempo, et affirme déjà son appartenance à la cour des grands avec une maturité déconcertante.
En ouverture, Être se pose en question existentialiste sur la manière de décrire un paysage, avec un texte français semblant issu de la Nouvelle Vague. On pourrait craindre le pire, une certaine prétention de la part de son auteur, mais les silences, les bruits de vagues et d’enfants installent une atmosphère troublante et hypnotique qui nous fait rapidement oublier ces paroles. Par ailleurs, le bruit de l’eau (qui peut signifier inconsciemment ou sciemment la recherche d’une certaine pureté ou innocence) revient souvent par la suite dans sa musique entre clapotements et remous qui bercent l’auditeur, amenant progressivement une mélancolie profonde et étrange, calme et envoûtante. Sans jamais se départir d’une rythmique nonchalante et minimaliste, il est capable de nous faire un remake de Broken Flowers aux influences occidentales et orientales (Too Many Kids Finding Rain In The Dust), de trouver l’ équilibre parfait entre soul et funk à la fois glaciale et dansante revenant aux sources du trip-hop qu’avaient dévoilées Massive Attack (Keep Me There suivi de I Got A Woman) et de nous sortir le titre le plus groovy et fantomatique de ce début d’année en guise de sommet (Space Is Only Noise If You Can See).
L’album se termine de la même manière qu’il avait commencé, entre spleen et souvenirs d’enfance pour celui qui se révèle sous nos yeux, et qui avec le morceau final (^tre) se libère de l’ombre de son père, Alfredo Jaar, dévoilant ainsi une œuvre personnelle et élégante, un paysage musical dont on n’a pas fini de découvrir le moindre recoin et qu’il nous conseillait au départ (Être) de parcourir de haut en bas, et de bas en haut.
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Ce streaming n’est pas nécessairement une nouveauté pour ceux qui suivent les pas de Nicolas Jaar mais est une bonne occasion de revenir sur le concert unique de Darkside, son nouveau projet, dimanche dernier au Trianon
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