Ils sont emplis de talent mais encore trop invisibles, la cinquième étape de notre tour de France musical s’arrête sur cinq groupes ou artistes français susceptibles de marquer l’année 2011, et à côté desquels il ne faudra pas passer.
1. Lug-Na
Lugna, ça signifie "calme" en suédois, et ça leur va plutôt bien. Mais de lien avec la Suède, la formation bretonne en a très peu. Pour leur trouver des racines, il faudrait plutôt chercher du côté de l’Oxfordshire de Radiohead ou de la Belgique de Girls in Hawaii. Les Rennais, qui font de la P.O.P. (comprendre Post Original Pop), ne sont pas néophytes, un premier album à la tonalité très mélancolique a vu le jour en 2008 dans l’anonymat le plus total. 2011 : Un nouveau myspace, un nouveau tumblr, autant de raisons d’attendre un successeur à On a Winter Morning in a Schoolyard pour très bientôt.
2. Helluvah
Dans un milieu hyper masculin, Helluvah est venue foutre un coup de pied en 2008 avec son premier album Emotion Pills, à l’instar d’une PJ Harvey ou d’une Shannon Wright. Enregistré avec peu de moyens mais empreint d’une émotion certaine, ce premier opus trouvera cette année son successeur, As We Move Silently. Ce dernier a bénéficié de plus de moyens et, à l’image de son premier extrait, Patriarkill, s’annonce plus rock. Rappelons que Helluvah a récemment enregistré une reprise de Merry Christmas (I Don’t Want to Fight Tonight) des Ramones pour la compilation 7 Wishes for Christmas.
3. OMR
Formation très orientée électro à ses débuts, OMR quitte peu à peu le côté obscur pour rejoindre The Bright Side, nom de leur troisième album qui devrait débarquer en 2011. Fear That’s It, un premier extrait où la basse prend le dessus sur les machines, est en écoute sur le myspace du groupe et marque la rupture déjà amorcée par Superheroes Crash, leur second opus sorti en 2006. La musique du duo formé de Virginie Krupa et d’Alexandre Brovelli se rapproche de l’electropop allemande de Ms. John Soda et de Lali Puna, à tel point qu’elle a eu le privilège d’être remixée par Ellen Allien, entre autres.
4. Game & Watch
En 2008, le groupe parisien Hopper, fort de deux albums remarquables A Tea With D et Deergirl, se séparait. L’une de ses deux chanteuses, Dorothée Hannequin se relèvera très vite de cette implosion, en formant The Rodeo dont le plaisant Music Maelström fut unanimement salué. Il faudra en revanche attendre deux ans pour réentendre Aurélia Rivage, l’autre chanteuse du groupe, au sein d’une autre formation : Game & Watch. On y retrouve un univers proche de celui de Hopper, peut-être moins rock, mais toujours aussi incisif et prenant. Six titres sont pour l’instant à l’écoute sur official.fm en attendant un premier LP.
5. The Wendy Darlings
On trouve relativement peu d’héritiers de la twee pop de Talulah Gosh, des Shop Assistants ou de Dolly Mixture en France depuis Caramel. The Wendy Darlings rétablit cet oubli depuis deux ans, tout d’abord avec un premier EP, We Come With Friendly Purposes, en 2009 puis avec un maxi, Not a Match Made in Heaven, en 2010 sortis sur le micro-label anglais Marineville Records. Après une première tournée britannique l’année dernière, les Auvergnats devraient reprendre le chemin de la Grande-Bretagne cette année avec pour point d’orgue le festival Indietracks. Un second EP est également sur les rails.