A l’heure où le webzine A Découvrir Absolument nous propose comme prévu sa relecture de Dry 18 ans après avec une belle brochette de formations françaises plus ou moins obscures aux influences diverses mais au niveau d’inspiration très homogène, on en sait un peu plus sur le très attendu huitième album solo de PJ Harvey.
Introduit il y a quelques mois par un étonnant titre éponyme interprété à l’autoharpe sur un plateau de la BBC, Let England Shake faisait déjà grincer les dents des réfractaires au virage acoustique engagé avec le beau White Chalk, non qu’il semble en prendre véritablement la continuité d’ailleurs avec une énergie et une atmosphère plus proches dans l’esprit des morceaux les plus singuliers de l’époque To Bring You My Love (on pense de loin à Down By The Water) mais il faut croire que sans son manche Polly Jean n’excite plus tout le monde de la même façon.
On concèdera néanmoins une entrée en matière pour le moins OVNIesque, confirmée par le deuxième de ces 12 titres Written On The Forehead révélé il y a quelques jours à peine et tout aussi surprenant avec son groove acoustique, ses nappes oniriques et ses samples de voix venus d’un autre temps... envoûtant :
Il faudra vraisemblablement attendre le 14 février pour en entendre davantage sur album, et quelques jours de plus sur scène pour les chanceux ayant réussi à dégotter une place pour l’une des deux dates à l’Olympia, sold-out en un temps record.
Enregistré dans une église du 19ème siècle au sud-ouest de l’Angleterre avec les fidèles Flood, John Parish mais aussi l’ex Bad Seed Mick Harvey (aucun lien) qui nous annonce pour sa part trois nouveaux opus (dont deux enregistrés depuis longtemps déjà) et un documentaire pour 2011 - les deux derniers l’accompagnant également en tournée et lors des prochains grands festivals estivaux avec en sus le batteur Jean-Marc Butty - Let England Shake devrait contenir pas mal d’autoharpe du propre aveu de l’Anglaise qui aurait "écrit près de la moitié de l’album avec l’un de ces engins. J’en ai trois et je les ai accordées de façon légèrement différentes pour les faire dévier du son habituel d’une autoharpe. Il y a beaucoup plus d’accords en mode mineur, c’est plus dark."
Et quant aux thèmes abordés, à l’opposé du caractère particulièrement émotionnel et intime de White Chalk, "cette fois j’ai voulu regarder vers l’extérieur, pas seulement l’Angleterre mais le monde et ce qui se passe actuellement dans les affaires internationales, mais toujours d’un point de vue humain car je ne me sens pas qualifiée pour chanter d’un point de vue politique."